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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 17:30

Le Régiment de service militaire adapté (RSMA) s’apprête à sélectionner à nouveau plus de 30 cadets. Cette formation de 10 mois s’adresse aux jeunes garçons uniquement âgés de 16 à 17 ans, sans diplôme ni qualification.
Une trentaine d filières différentes sont proposées (métiers de bouche, de la sécurité, les espaces verts, l’agriculture, le BTP….). A l’issue de cette formation, dispensée dans un cadre militaire, les jeunes intègrent un centre de formation ou optent pour un contrat de professionnalisation....
Les dossiers de candidature doivent être déposés au bureau de recrutement du RSMA, camp de la Jaille.
Tel : 0590-60 61 00
Fax : 0590 60 62 51
recrutement@rsma-ga.com
Source France-Antilles, n°13032, vendredi 19 juillet 2013, p.4

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 06:50

 

Le 14 et 15 janvier dernier, deux fonctionnaires de la brigade anti-criminalité, l’agent Walter Lebeaupin, le brigadier-chef Jean-Michel Moinier, ainsi que le policier municipal Jim Manach, tous trois en poste dans la ville de Grasse (Alpes-Maritimes), étaient rejugés devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour la mort de Hakim Ajimi. Le 9 mai 2008, ce jeune Tunisien de 22 ans, décédait, alors même qu’il était menotté aux mains et aux pieds, suite à un écrasement de la cage thoracique et une clé d’étranglement pendant plus de six minutes. Le responsable de ce geste avait courageusement plaidé le fait qu’une telle pratique ne ressortissait pas de sa responsabilité mais de celle de sa hiérarchie…

Après délibérations, le tribunal avait confirmé les peines de 24 mois de prison pour Lebeaupin, 18 pour Moinier et 6 pour Manach, toutes évidemment avec sursis. Le 22 mai, c’était au tour de deux personnes proches de la famille Ajimi d’être jugées devant le tribunal correctionnel de Grasse. Leur tort supposé : deux policiers accusent Dorsaf Briki et Walid Klai de les avoir montrés du doigt en les traitant d’assassins à l’occasion d’une manifestation dans les rues de Grasse, le 19 janvier 2012, lors du premier procès des policiers impliqués dans la mort de Hakim Ajimi. Le procureur a requis quatre à six mois de sursis contre les deux prévenus. En attendant le rendu du délibéré qui doit avoir lieu le 17 juin on ne peut que suffoquer devant une demande aussi scrupuleuse d’égalité devant la loi.

 

 

Paru dans CQFD, par Gilles LUCAS

 

 

 

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 18:58

Le psychiatre et psychanalyste Georges Zimra, qui partage son activité entre une unité d'accueil parents-enfants et son cabinet privé, publie une démolition argumentée de nos sociétés libérales offertes aux lois du capitalisme : Les Marchés de la folie (Éd. Berg International). L'humain, en vue de se montrer performant, doit être rentabilisé, donc se soumettre aux injonctions et aux normes, pour « faire de son désir un besoin et de sa liberté une habitude »

 

Il y avait eu l'essai fondateur d'Alain Ehrenberg sur la domination de la pensée libérale et ses ravages : La Fatigue d'être soi. Dépression et société (Odile Jacob, 1998). Voilà dix ans, le journaliste allemand Jörg Blech, dans Les Inventeurs de maladies (Actes-Sud, 2003), avait montré comment une agence de relations publiques au service d'un fabricant de psychotropes propagea le “syndrome de Sissi” (trouble consistant à masquer un effondrement sous une jovialité de façade…). De son côté, Philippe Pignarre, observateur des fabricants de médicaments, a dénoncé les régulateurs d'émotions, les adaptateurs de comportements, les optimisateurs d'humeur : Le Grand Secret de l'industrie pharmaceutique (La Découverte, 2003).

 

Georges Zimra enfonce le clou avec conviction. Il souligne la responsabilité des laboratoires qui impriment désormais la cadence psychique dans le monde développé. Il rappelle en particulier comment, vis-à-vis des enfants, le commerce de la santé promeut des troubles ensuite alignés sur des produits (notamment la Ritaline). Et l'auteur d'asséner : « La psychiatrie est probablement, de manière caricaturale, la seule discipline médicale où les molécules thérapeutiques sont d'abord trouvées avant de trouver les maladies auxquelles elles sont destinées. »

 

Extrait d'un entretien realisé par Antoine Peraud paru sur Mediapart

 

 

 

 

Georges Zimra : Les Marchés de la folie (Berg International, 144 p., 16 €)





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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 18:38

De tous côtés (surtout d’un côté) des témoignages affluent accusant la police de brutalités et de propos racistes et cela va même beaucoup plus loin : il s’agit d’une grave menace (non voilée celle-là) d’appel à la révolte armée (sources RTL du 22 juillet 2013 à 7 h 04).

M. Abdallah Zekri, président de l’observatoire des actes islamophobes au sein du CFCM (Conseil français du culte musulman) :

« J’ai entendu des gens me dire que « si nos filles, nos femmes, sont agressées. Si l’État n’est pas capable d’assurer leur sécurité, nous on va s’armer, on va assurer leur sécurité ». C’est arrivé à ce niveau-là, déclare-t-il.

Ils menacent donc de s’armer contre les forces de l’ordre et contre les citoyens qui ne seraient pas d’accord avec leurs mœurs et certains aspects de leur religion.

Les évènements qui viennent de se dérouler (qui se déroulent même actuellement) à Trappes (après le contrôle policier d’une femme exposée entièrement voilée par son mari) ont crevé l’abcès qui a libéré le pus.

Condamner à des peines de prisons fermes deux individus ne résoudra en rien le problème qui se pose à vous et qui n’est que l’obligation de respecter les lois de la république quand on vit en France !

**Le voile est autorisé mais il y a interdiction de dissimuler le visage et qu’en est-il du fait de laisser apparaître uniquement les yeux ? Ce voile que l’on aperçoit de plus en plus souvent, surtout dans les grandes surfaces commerciales où la police ne peut intervenir que si les services de sécurité font appel à elle, ce qui n’est jamais le cas bien sûr. Ce voile dissimule totalement le visage, à part les yeux, et n’importe quel terroriste peut s’y dissimuler (cela s’est très souvent, hélas, vu en Algérie lors d’attentats meurtriers du FLN).

Ne s’agit-il pas là d’une grave atteinte à l’ordre public ?

**Manuel Valls, vous avez récemment interdit quelques groupuscules d’extrême droite, qui haïssent les étrangers, dites-vous, mais que pensez-vous de ces groupes communautaires qui, semblent-ils, haïssent la France ?

Tels par exemple : les « Indigènes de la république » et le livre de leur responsable, Saïd Bouamama, « Nique la France », du Parti des Musulmans de France, violemment antisioniste, du collectif contre l’islamophobie qui ne s’émeut jamais contre les actes de racisme anti-blanc mais se trouve toujours en première ligne dès que l’Islam est attaqué, et j’en passe d’autres…

Si l’État ne fait rien ils vont s’armer, disent-ils, pour protéger les leurs, se protéger.

Que devons-nous faire, Manuel Valls, nous armer également pour protéger les nôtres, nous protéger ??

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 18:14

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".

Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".

A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"...

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".

Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".

- See more at: http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/07/11/la-dgse-a-le-droit-despionner-ton-wi-fi-ton-gsm-et-ton-gps-aussi/#sthash.aHWTR8aE.dpuf
La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi

 

 181 228 28 488

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".

Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".

A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"...
 

Le monde a bien changé depuis les plombiers de la DST

S'il est certes techniquement possible d'espionner tout type de réseau de communication, le maillage décentralisé du réseau Internet, en France, fait qu'il est par contre improbable que la DGSE ait pu concrètement, financièrement et structurellement, placer l'intégralité de nos télécommunications sous surveillance afin de collecter et stocker nos méta-données (qui communique avec qui, quand, pendant combien de temps, d'où).

Contrairement à des pays comme la Libye, où l'Internet était centralisé -ce qui a permis à l'entreprise française Amesys d'y installer un système de surveillance généralisée des télécommunications (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »)-, l’historique du développement des télécommunications en France a débouché sur une infrastructure décentralisée.

Si la DGSE voulait placer tout l'Internet sous surveillance, elle ne pourrait pas se contenter de demander à Orange, Bouygues Télécom, SFR ou Free de dupliquer le trafic Internet. D'une part parce qu'il existe de nombreux autres FAIs, particulièrement étrangers (les opérateurs européens, américains, voir indiens sont présents en France), d'autre part parce que ça ne suffirait pas : l'Internet n'est pas une série de tuyaux contrôlés par quelques gros "telcos", c'est un peu plus compliqué.

Espionner les FAI ? Une fausse bonne idée

Comme l'avait très bien rappelé Benjamin Bayart dans sa conférence "Internet libre ou minitel 2.0", "sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau" :

« Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. »

Illustrations : quand un abonné Orange regarde DailyMotion (filiale d’Orange), le trafic peut ne pas sortir du réseau de France Télécom, ou même sortir du réseau d’Orange et y re-rentrer de nouveau au gré des règles de routage. Plus généralement, en matière d'interconnexion entre opérateurs (Peering), certains prestataires français préfèrent passer par des points d'échange situés à l'étranger, afin de payer moins cher... ce qui fait qu'un fichier envoyé par abonné Free à un internaute Orange passera peut-être par Londres ou Francfort, ou encore la Belgique s'ils utilisent Google, sans que jamais ni Free, ni Orange, ni personne à Londres, Francfort ou Bruxelles ne sache exactement ce qu'ils ont échangé.

Le problème se complique avec les services types web 2.0 : quand un internaute se connecte à l'un des services proposés par Google, son FAI ne sait pas lequel, ni ce qu'il cherche à y faire (consulter son gmail, faire une recherche, travailler sur un document stocké dans le "cloud" de Google, etc.), car le trafic est chiffré (ssl), et que la réponse à la requête de l'abonné sera routée par les serveurs de Google, et non par le FAI.

Rajoutez-y le fait que nombreux sont les internautes qui passent par Google pour consulter tel ou tel site, plutôt que de rentrer son URL dans son navigateur, et vous commencez à prendre la mesure de la complexité du routage de l'Internet, et du fait qu'on ne peut pas installer de "Big Brother" au coeur des FAI.

L'an passé, le sénateur Jean-Marie Bockel voulait interdire la vente de routeurs de coeur de réseau chinois en Europe, au motif qu'ils pourraient permettre à la Chine de nous espionner. Comme le rappelait alors L'Express, ces routeurs, utilisés par les opérateurs de télécommunications pour gérer les flux de communications, peuvent en effet "intercepter, analyser, exfiltrer, modifier, voire détruire toutes les informations" qu'ils voient transiter.

Une hypothèse récemment battue en brèche par Stéphane Bortzmeyer, dans un article intitulé Un routeur de cœur de réseau peut-il espionner le trafic ?. Techniquement, c'est possible, et il existe effectivement des routeurs espions. Mais ils ne peuvent pas pour autant analyser tout le trafic en temps réel; et s'ils faisaient remonter le trafic aux autorités, ça se verrait, les opérateurs s'en apercevraient, des ingénieurs auraient protesté ou démissionné, et l'information aurait fuité bien avant les "révélations" du Monde.

- See more at: http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/07/11/la-dgse-a-le-droit-despionner-ton-wi-fi-ton-gsm-et-ton-gps-aussi/#sthash.aHWTR8aE.dpuf
La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi

 

 181 228 28 488

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux français) ne serait pas, en l'état, en mesure de collecter "systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France".

Une chose est de stocker "tous les mots de passe" qu'elle a pu intercepter sur les "réseaux grand public", comme je l'avais écrit en 2010 (voir Frenchelon: la DGSE est en « 1ère division »), une autre est de pouvoir espionner "la totalité de nos communications", en France, comme l'écrivait Le Monde, la semaine passée, avec ses "Révélations sur le Big Brother français".

A contrario, et comme l'écrivait Le Monde mi-juin, la DGSE est bien "au cœur d'un programme de surveillance d'Internet" lui permettant de surveiller "le flux du trafic Internet entre la France et l'étranger en dehors de tout cadre légal"...
 

Le monde a bien changé depuis les plombiers de la DST

S'il est certes techniquement possible d'espionner tout type de réseau de communication, le maillage décentralisé du réseau Internet, en France, fait qu'il est par contre improbable que la DGSE ait pu concrètement, financièrement et structurellement, placer l'intégralité de nos télécommunications sous surveillance afin de collecter et stocker nos méta-données (qui communique avec qui, quand, pendant combien de temps, d'où).

Contrairement à des pays comme la Libye, où l'Internet était centralisé -ce qui a permis à l'entreprise française Amesys d'y installer un système de surveillance généralisée des télécommunications (voir Barbouzeries au Pays de « Candy »)-, l’historique du développement des télécommunications en France a débouché sur une infrastructure décentralisée.

Si la DGSE voulait placer tout l'Internet sous surveillance, elle ne pourrait pas se contenter de demander à Orange, Bouygues Télécom, SFR ou Free de dupliquer le trafic Internet. D'une part parce qu'il existe de nombreux autres FAIs, particulièrement étrangers (les opérateurs européens, américains, voir indiens sont présents en France), d'autre part parce que ça ne suffirait pas : l'Internet n'est pas une série de tuyaux contrôlés par quelques gros "telcos", c'est un peu plus compliqué.

Espionner les FAI ? Une fausse bonne idée

Comme l'avait très bien rappelé Benjamin Bayart dans sa conférence "Internet libre ou minitel 2.0", "sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau" :

« Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. »

Illustrations : quand un abonné Orange regarde DailyMotion (filiale d’Orange), le trafic peut ne pas sortir du réseau de France Télécom, ou même sortir du réseau d’Orange et y re-rentrer de nouveau au gré des règles de routage. Plus généralement, en matière d'interconnexion entre opérateurs (Peering), certains prestataires français préfèrent passer par des points d'échange situés à l'étranger, afin de payer moins cher... ce qui fait qu'un fichier envoyé par abonné Free à un internaute Orange passera peut-être par Londres ou Francfort, ou encore la Belgique s'ils utilisent Google, sans que jamais ni Free, ni Orange, ni personne à Londres, Francfort ou Bruxelles ne sache exactement ce qu'ils ont échangé.

Le problème se complique avec les services types web 2.0 : quand un internaute se connecte à l'un des services proposés par Google, son FAI ne sait pas lequel, ni ce qu'il cherche à y faire (consulter son gmail, faire une recherche, travailler sur un document stocké dans le "cloud" de Google, etc.), car le trafic est chiffré (ssl), et que la réponse à la requête de l'abonné sera routée par les serveurs de Google, et non par le FAI.

Rajoutez-y le fait que nombreux sont les internautes qui passent par Google pour consulter tel ou tel site, plutôt que de rentrer son URL dans son navigateur, et vous commencez à prendre la mesure de la complexité du routage de l'Internet, et du fait qu'on ne peut pas installer de "Big Brother" au coeur des FAI.

L'an passé, le sénateur Jean-Marie Bockel voulait interdire la vente de routeurs de coeur de réseau chinois en Europe, au motif qu'ils pourraient permettre à la Chine de nous espionner. Comme le rappelait alors L'Express, ces routeurs, utilisés par les opérateurs de télécommunications pour gérer les flux de communications, peuvent en effet "intercepter, analyser, exfiltrer, modifier, voire détruire toutes les informations" qu'ils voient transiter.

Une hypothèse récemment battue en brèche par Stéphane Bortzmeyer, dans un article intitulé Un routeur de cœur de réseau peut-il espionner le trafic ?. Techniquement, c'est possible, et il existe effectivement des routeurs espions. Mais ils ne peuvent pas pour autant analyser tout le trafic en temps réel; et s'ils faisaient remonter le trafic aux autorités, ça se verrait, les opérateurs s'en apercevraient, des ingénieurs auraient protesté ou démissionné, et l'information aurait fuité bien avant les "révélations" du Monde.

- See more at: http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2013/07/11/la-dgse-a-le-droit-despionner-ton-wi-fi-ton-gsm-et-ton-gps-aussi/#sthash.aHWTR8aE.dpuf
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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 18:08
Le "male gaze" (regard masculin)
Publié le

Après l’article de Thomas la semaine dernière sur le "slut-shaming", on continue avec les concepts féministes difficilement traduisibles. To gaze signifie en effet "regarder fixement", "contempler"; on peut le traduire par "regard masculin", que j’emploierai alternativement avec l’expression anglaise.

Issu de la critique cinématographique, ce concept est devenu central dans le vocabulaire du féminisme anglophone. Le "male gaze" peut en effet être étudié au cinéma, mais aussi dans d’autres domaines de la culture visuelle (BD, publicité, jeux vidéo…). Selon moi, on peut aussi l’étendre à l’expérience quotidienne, celle d’un regard omniprésent, un regard qui est aussi jugement et auquel on ne peut pas échapper.

Origines du concept: Laura Mulvey, "Visual pleasure and Narrative cinema"

En 1975, la critique de cinéma Laura Mulvey forge et définit le concept dans un article intitulé "Plaisir visuel et cinéma narratif". Cet article a exercé une très grande influence sur les études cinématographiques. Elle utilise le cadre de la psychanalyse freudienne et lacanienne (analyse du rôle joué par le regard dans le stade du miroir) dans une perspective féministe et polémique. Je ne reprendrai ici que ce qui concerne le concept lui-même et ce qu’il apporte à la théorie féministe.

Mulvey distingue trois types de regards: celui de la caméra sur les acteurs et actrices, celui du public regardant le produit final, et celui des personnages se regardant les uns les autres au sein du film. Pour renforcer l’illusion cinématographique et réduire autant que possible la distance du public avec le film (il faut faire en sorte que le public oublie qu’il regarde un film), le cinéma narratif (qui raconte une histoire) efface les deux premiers regards au profit du 3ème. Le résultat est qu’on voit le film à travers les yeux des personnages, mais pas n’importe lesquels: dans l’écrasante majorité des cas, il s’agit du regard du héros masculin. Dans cette configuration, Mulvey décrit les personnages masculins comme actifs, par opposition aux personnages féminins passifs, regardés. Le rôle traditionnel du personnage féminin est donc double: elle est objet érotique pour le personnage et pour le spectateur masculins. Les spectatrices se voient en outre dans l’obligation d’adopter, elles aussi, le "male gaze", le regard masculin.

Melvey analyse notamment des films de Hitchcock, fasciné comme on sait par le voyeurisme (dans ses films comme dans la vie). Je trouve cette image, tirée de Fenêtre sur cour, film dans lequel le regard est évidemment central, particulièrement éclairante.

rear window

Au premier plan, Grace Kelly (Lisa Fremont) est allongée dans une attitude faussement nonchalante, consciente du regard de James Stewart (L.B. "Jeff" Jefferies) sur elle alors qu’elle lui tourne le dos. Le regard du spectateur n’épouse pas exactement celui du personnage masculin, puisqu’il la regarde de face alors que Jeff la regarde de dos; mais elle est offerte aux deux, qui fonctionnent de manière complémentaire, l’embrassant dans un regard unique et omnipotent. On peut lire ici une analyse du "male gaze" dans ce film, en anglais.

Cela n’est évidemment pas valable que pour le cinéma. Mulvey voit dans ce dispositif un avatar du rôle traditionnel de la femme dans les représentations artistiques, à la fois exhibée et regardée, passive, pour le plaisir du regard masculin.
cabanel_la_naissance_de_venus_1863

Cette situation provoque une asymmétrie de pouvoir:

le pouvoir du protagoniste masculin contrôlant les événements coincide avec le pouvoir actif du regard érotique, tous deux procurant une impression satisfaisante d’omnipotence. Les caractéristiques glamour d’un acteur star ne sont pas celles de l’objet érotique du regard ("gaze"), mais celle de l’ego idéal plus parfait, plus complet, plus puissant conçu dans le moment originel de reconnaissance en face du miroir [référence à la théorie lacanienne mentionnée ci-dessus].

La femme fonctionne comme icône, et peut être en tant que telle montrée fragmentée (gros plans sur des parties de son corps), alors que la figure masculine active a besoin d’un espace en trois dimensions pour se réaliser et pour provoquer un phénomène de reconnaissance et d’identification de la part du spectateur.

On voit donc que ce concept est un outil majeur pour l’analyse des représentations du féminin et du masculin et la mise en évidence des asymmétries qui les sous-tendent. Avant de montrer en quoi il s’applique à d’autres domaines de la culture visuelle, il faut signaler que ce "male gaze" est aussi la plupart du temps un regard hétérosexuel et blanc.

The white, male, heterosexual gaze

Cette vidéo montre très bien que le "regard masculin" est aussi, quasi automatiquement, un regard hétérosexuel. L’argument est résumé d’entrée: "because most films are made by heterosexual men, they are shot from the perspective of a straight man and force that perspective on the audience" (parce que la plupart des films sont faits par des hommes hétérosexuels, ils sont tournés selon la perspective d’un homme straight et obligent les spectateurs/trices à adopter cette perspective). On nous force, en d’autre termes, à voir le film (ou n’importe quoi d’autre) du point de vue d’un homme hétéro, ce qui contribue à ériger ce point de vue comme la norme et à rendre invisibles les types de sexualités et de rôles de genre qui ne rentrent pas dans ce schéma regardants – regardées.

 

Lien: http://cafaitgenre.org/2013/07/15/le-male-gaze-regard-masculin/

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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 17:46

Les 14 règles d’or de Facebook (mais qu’on te dit pas) Ben ouais, ce serait trop simple si on te les disait. Faut que ça soit compliqué la vie en « société » mon ptit gars, sinon, c’est pas drôle. Donc, on te laisse te démerder

 

. Et toi (comme un con), tu tombes dans tous les pièges. Faut dire que t’es quand même un gros loser. Heureusement, Jean-Fab’ est là. Il va t’aider un peu (juste un peu, il t’aime quand même bien comme boulet, faudrait voir à pas te rendre trop clean non plus). Et il va pas faire ça pour ton bien (ça se saurait s’il aimait faire le bien), mais pour son propre bien à lui, parce qu’il en peut plus que tu fasses n’importe quoi et que tu viennes pourrir les murs de tout le monde.

 

Donc tu lis ça, et après t’arrête.Ok ?

 

1 – Tu ne parles pas politique Avec tes vrais amis, t’as le droit (s’ils sont pas trop violents). Ben oui, ça fait tellement de fois que vous vous en mettez plein la gueule sur la politique du gouvernement, qu’une fois de plus ou de moins, c’est pas grave, ça fait pas trop bobo (pas au sens bourgeois-bohème, mais plutôt allo maman bobo). Mais avec tes « amis » FB, oula, la politique, c’est prise de risque maximum. Sous chaque pseudo-personnalité se cache éventuellement un (rayez la mention inutile) : nostalgique du 3ème Reich fan de Roselyne Bachelot (pour le côté mode) partisan du retour de Nicolas en politique (pour le côté quota de nains dans la vie politique) membre du fan club de Christine Boutin (là on se demande quand même) Donc méfiance, extrême même (la méfiance). (si je puis ajouter un conseil au conseil, d’une manière générale, mieux vaut éviter de répondre à la provocation sur FB, sous peine d’avoir des tonnes d’abrutis qui viennent te pourrir ton mur – FB reste avant tout un lieu de grande frustration, pour ne pas dire misère intellectuelle).

 

2 – Tu ne « like » pas tes propres commentaires ou ton statut, ou ta gueule, ou la photo de ton chien (encore moins celle de ta chienne ; à la limite celle de ton môme parce que t’es qu’à 50% responsable) Sans déconner, y’a pas plus ringard qu’un abruti qui like ses commentaires (à part peut-être Dick Rivers, et encore ça se discute). C’est vraiment le mort de faim de la popularité. Genre le mec qui s’applaudit quand il vient de réciter « le corbeau et le renard » sans buter sur « fromage » (sans doute qui appelait sa maman quand il avait 3 ans et que sa crotte était bien moulée). Non mais franchement.

 

3 – Tu ne mets pas à jour ton statut « célibataire » (surtout si c’est juste parce que t’as levé en boîte) C’est vrai que ça paraît con, mais Facebook pullule de célibataires peu exigeants. Donc, mettre à jour son statut, c’est : a) ignorer (voire se moquer de) la misère affective des autres (et ça c’est très mal dans une communauté) b) croire que les autres en ont quelque chose à foutre de ta life (et ça c’est très con) c) étaler sa propre misère affective récemment pansé (et ça, ça fait juste rire) d) se foutre en l’air des plans drague potentiels (non, en fait, y’a pas de risque pour toi) Comme tu n’as ni envie de faire rire, ni de passer pour un con, ni d’ignorer la misère affective des autres, et ben tu la fermes ta boîte à camembert.

 

4 – Tu désactives la fonction géolocalisation de ton iPhone Franchement, savoir que tu manges chez McDo sur les Champs, crois-moi ça n’intéresse vraiment (mais alors vraiment) personne (à part ton cardiologue éventuellement). Barbecue la sauce, blaireau ?

 

5 – Tu n’essayes pas de faire de l’humour sur ton statut L’humour est une chose trop sérieuse pour être laissée à des rigolos (disait Coluche). Il avait jamais eu aussi raison que ce jour-là. Sérieusement, il n’y a rien de plus sinistre qu’un statut qui tombe à plat. Dans la vie, tu es drôle comme une blague de toto racontée par mon neveu de 7 ans, donc soyons clairs, y’a assez peu de raison que tu te transformes en champion de l’humour derrière ton clavier. Ouvre les yeux (et ferme ta bouche).

 

6 – Tu ne demandes pas en ami des gens dont Facebook te signale que tu les connais « peut-être » Ben oui, c’est un piège de Facebook (c’te sale vicelard). C’est vrai que ça a l’air tentant comme ça quand on te dit « vous connaissez peut-être Lolita gros nichons (45 amis en commun) », mais en fait, entre toi et moi, y’a pas vraiment de raison que tu la connaisses, non ? C’est le meilleur moyen pour se faire bloquer son compte (j’ai testé pour vous, pas avec Lolita mais pas loin). Or, si tu te fais bloquer ton compte, comment tu vas faire pour inviter la petite blonde qui t’a gentiment donné son nom hier soir au Rosa Bonheur dans un moment de baisse de vigilance et que tu as googlée comme un âne toute la nuit (bien joué le coup de la faire boire, t’es pas si con finalement, je retire ce que j’ai dit à la règle #3).

 

7 – Tu n’invites pas les gens à des jeux à la con Surtout moi, merci pour lui. Sans déc’, vous allez arrêter tous là, de m’envoyer vos invitations à vos jeux à la con (et si vous pouviez aussi arrêter de me proposer de défendre ces causes toutes plus débiles les unes que les autres, ça me ferait des vacances aussi).

 

8 – Tu ne participes pas à des chaînes Bon là, je crois que ça se passe de commentaires. Les trucs genre « machine a perdu sa fille », ou « Gilbert cherche un appart pour l’été » ou (pire) « attention virus », faut arrêtez les gars. Le virus, c’est ta tronche de cake aux fruits pas frais sur mon mur, à part ça je vois pas.

 

9 – Tu ne pokes pas ta voisine du 7ème Le poke est un truc trop subtilement con pour être employé sur des personnes que tu connais vraiment. C’est une sorte de bouteille à la mer sexuelle. T’aurais pas idée d’envoyer une bouteille à la mer sexuelle à ta voisine du 7ème (ou alors éventuellement dans sa gueule pour la faire taire) ? Non, ben voilà.

 

10 – Tu n’envoies pas des mp ambigus à des filles qui t’ont demandé en ami Surtout pour leur demander si elles sont mariées. La drague FB, tu OUBLIES. De toute manière, le marché est saturé (t’as qu’à voir le nombre de commentaires de désespérés qui inondent la moindre photo de la moindre fille un tantinet mignonne. A ce niveau-là, ce n’est plus la peur qui t’étreint, c’est l’envie d’un cataclysme genre World War Z). Et puis, c’est déjà un miracle qu’elle t’ait demandé en ami, donc ne tente pas le diable non plus.

 

11 – Tu n’autorises pas tes amis à poster des photos de toi J’ai testé pour vous, et c’est vrai que votre pomme au milieu de votre propre compote après une soirée en boîte où un videur t’a sorti par les cheveux, c’est pas hyper glam’ (surtout la compote dans les cheveux). Crois-moi, une photo ça circule vite.

 

12 – Tu arrêtes avec tes smileys Je crois qu’il n’y a rien de plus insupportable qu’un mec (ou une fille, soyons pas sectaire) qui fout des smileys partout. Genre le mec, tu le croises dans la vie, c’est Homer Simpson quoi. La gueule jaune tout le temps, et la banane en travers de la tronche. Non mais sérieux… Essaye de voir combien de fois tu souris sincèrement dans la journée (moi c’est fastoche, j’avoisine le zéro absolu), et demande-toi pourquoi subitement sur FB, tu te mets à sourire constamment ou faire des clins d’œil comme une copie mal faxée d’Aldo Maccione. Alors, repose un peu tes zygomatiques, et épargne-nous ton sourire artificiel parfum citron.

 

13 – Tu arrêtes de raconter ta life Je sais que personne ne s’intéresse à toi dans la vraie vie (pas la peine de me mentir, je vois tout). Sache que ce n’est pas une fatalité (ben oui, il te reste le suicide). Par contre, raconter sa life sur FB, mais alors là, c’est vraiment le comble du has been, le comble du comble du loser pathétique. C’est carrément la cerise sur le gâteau de cerises de ta vie de merde. Le jour où tu comprendras à quel point les gens se délectent de voir qu’il y a plus misérable qu’eux en lisant tes statuts à deux balles où tu expliques « que cette fois-ci c’est la bonne », ou que « demain, grande nouvelle », mon Dieu, ce jour-là, peut-être que je commencerai à croire en Dieu justement (inutile de dire que c’est pas demain la veille). Ta life mon pote, on s’en care le troufignon.

 

14 – Tu envoies cet article à tous tes « amis » C’est la règle non écrite la plus importante (et de loin). Et que je ne te reprenne pas à violer une de ces règles.

 

 

auteur : Jean-Fabien sur http://www.jean-fabien.fr

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 07:09

lien  http://youtu.be/hBd8N79EzKY

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 17:56
François Hollande, entre couardise et méthode Coué

« Couard (du latin cauda, queue) : qui manque de courage. »
« Méthode Coué : méthode de guérison par autosuggestion inventée par un pharmacien français. »
(Extrait du "Petit Larousse").

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Finalement, après quelques hésitations (« Je me suis ravisé. »), François Hollande a décidé d’être Président de la République française jusqu’au bout des ongles, à savoir, monopoliser les deux principales chaînes de télévision pour l’interview "traditionnelle" ce dimanche 14 juillet 2013 à 13h05. Durant sa campagne, François Hollande avait promis qu’il se déplacerait dans les studios de télévision pour prendre la parole, mais son besoin de présidentialiser sa personne a été plus fort.

Ainsi, il a pu manier la langue de bois et l’insignifiance du discours présidentiel à vocation incantatoire à l’occasion de cette fête nationale. Un exercice de style que son prédécesseur François Mitterrand maîtrisait parfaitement et qui nécessite en face des journalistes sages et respectueux : Laurent Delahousse (France 2) et Claire Chazal (TF1) étaient en ce sens un excellent choix.

Une occasion aussi en or pour promouvoir son Ministre de l’Intérieur, très populaire, mais très ambitieux, Manuel Valls, qui venait de prononcer un discours de politique générale très remarqué dans le Gard le 13 juillet 2013.


Le budget des militaires…

La seule annonce présidentielle vraiment nouvelle concernait le budget de la défense qui serait, selon lui, "maintenu" en 2014. On se souvient que ce budget avait fait l’objet de nombreuses polémiques dans une perspective de baisse continue des effectifs et des moyens (déjà engagé sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy), ce qui, à terme, ne permettrait plus des interventions unilatérales comme celle du Mali.

Le Mali était d’ailleurs à l’honneur quelques heures auparavant lors du défilé sur les Champs-Élysées, et aussi la Croatie, qui est devenue le vingt-huitième pays de l’Union Européenne le 1er juillet 2013 : je suis très fier que la France puisse accueillir ainsi avec les honneurs ce nouvel arrivant malgré l’indifférence des médias sur le sujet ; mais c’est plutôt honteux qu’il y ait eu des individus qui aient violé l’esprit de l’unité nationale de cette fête en sifflant le passage du chef de l’État (quelle qu’en soit la raison).


Reprise et marquise

Cependant, le sujet de préoccupation majeur des Français reste le chômage et la crise économique. Sur ce sujet, François Hollande a fait preuve, pour le moins, d’un certain entêtement dans sa vision de la réalité jusqu’à oser affirmer : « La reprise est là ! ».

yartiFH14juill201304

La France vient pourtant juste d’être déclassée par une troisième agence de notation, le déficit public n’est pas du tout circonscrit et les dépenses publiques ne cessent de s’envoler sur l’économie réelle, au point de rendre les prélèvements obligatoires étouffants depuis un an. Si bien que si reprise il y a (ce qui n’est pas de l’avis des observateurs économiques), alors elle sera asphyxiée par les taxes et impôts.


Brouillard fiscal et social

Pire, la hausse des impôts a été quasiment annoncée ce 14 juillet 2013 (alors que l’Exécutif s’était engagé à ne plus les augmenter) avec cette phrase sibylline : « Nous avons des financements à assurer. (…) Je ne ferai d’augmentations d’impôts que si elles sont absolument indispensables. » précisant : « dans l’idéal, le moins possible » ! Avec de telles déclarations qui rendent l’horizon fiscal et social complètement incertain, comment imaginer que les entreprises iront investir dans un futur proche ? Sur quel critère de confiance dans l’avenir ?

Sur les retraites et le déficit de 20 milliards d’euros prévu en 2020, le Président de la République a repris le schéma classique qui avait déjà inspiré son prédécesseur, à savoir que l’espérance de vie gagnant du terrain, il était nécessaire d’augmenter le nombre d’années de cotisation. Il n’a pas exclu non plus d’impliquer les retraités eux-mêmes dans l’effort national de redressement des comptes (sans évoquer une seule fois l’iniquité des régimes spéciaux).


Baisse des dépenses publiques : flou persistant dans les moyens

François Hollande a beau jeu de déclamer : « Je prends l’engagement qu’il y aura moins de dépenses en 2014 qu’en 2013. », il s’était engagé également ainsi l’an dernier et la réalité est qu’il y aura plus de dépenses en 2013 qu’en 2012.

De plus, il n’a pas donné un seul iota du début de commencement des économies qu’il compterait réaliser pour réduire ces dépenses publiques, prêt à sourire à propos du double discours de ses opposants (qui veulent réduire les dépenses publiques mais refusent la baisse de certains budgets de l’État), sans pour autant rassurer sur sa volonté (pourtant proclamée à chaque occasion) de réellement baisser les dépenses publiques (dans l’immédiat, on embauche massivement à l’Éducation nationale sans pour autant changer l’organisation ni les méthodes éducatives).


Exaspérante boîte à outils pour l’emploi

Concernant le front de l’emploi, François Hollande est revenu une énième fois avec sa boîte à outils qui manque singulièrement d’efficacité : il espère ("promet" !) 100 000 emplois jeunes (contrats d’avenir) d’ici la fin de l’année et 70 000 contrats de génération pour le début de l’année prochaine (ces deux dispositifs ne fonctionnent toujours pas malgré l’effet d’aubaine des contrats aidés).

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La seule réflexion intéressante reste encore ces 35 000 emplois qui ne sont pas pourvus et qui feront l’objet de formations pour les demandeurs d’emploi d’ici la fin de l’année (sans dire comment seront financées concrètement ces formations).


Transition écocynique



Sur l’écologie, François Hollande a sorti son laïus classique sur la transition écologique sans beaucoup de conviction (j’y reviendrai) en insistant sur les gaz de schiste : « Tant que je serai Président, il n’y aura pas d’exploration du gaz de schiste. ». Cela ne l’a pas empêché de garder au gouvernement son Ministre de l’Industrie Arnaud Montebourg qui proposait exactement l’inverse (était-ce une sonde présidentielle ?), sans voir la contradiction avec le renvoi de sa ministre Delphine Batho qui avait franchi la ligne rouge : critiquer son budget.

Pourtant, il n’y a eu aucune question concernant justement les accusations graves portées par Delphine Batho contre les lobbies industriels auxquels serait soumis le gouvernement. Aucune question, aucune réponse donc sur le sujet. Les attaques d’une ex-ministre il y a quelques jours étaient pourtant sans précédent sur la forme et sur le fond. Mais rien. Que de la pusillanimité !


Rien à dire sur des sujets brûlants

Rien non plus (faut-il fustiger les deux journalistes visiblement dans l’allégeance ou dans l’endormissement du soleil de midi ?) sur des sujets très sensibles pour les Français, comme les relations entre la France et les États-Unis, à propos de la révélation d’espionnage des services américains mais aussi à propos du début des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique entre l’Union Européenne et les États-Unis. La France semble douter de l’efficacité des négociateurs européens mais les Français ne sauront pas la position précise de la France sur ce sujet crucial. En a-t-elle au moins une, de position ?

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Rien non plus sur l’affaire Cahuzac et sur le détricotage méthodique des mesurettes sur la transparence qu’il avait soumises aux parlementaires. Rien sur la cuisine électorale qu’il s’apprête à promulguer pour permettre à dénaturer le vote de ses concitoyens.

Rien non plus, enfin, sur les graves sujets éthiques et sociétaux qui bouleversent la tradition républicaine qui refusait jusqu’à maintenant l’instrumentalisation de la vie humaine, que ce soit sur l’expérimentation sur les embryons humains, sur une possible "PMA pour tous" ou encore sur l’euthanasie et le suicide assisté alors que deux récents rapports sur la fin de vie préconisaient justement de ne pas légiférer sur le sujet.

Bref, le Président François Hollande est loin d’avoir rassuré les Français, loin de les endormir sur sa supposée reprise économique (cela fait penser aux voyants rouges que Pierre Mauroy, alors Premier Ministre daltonien, voyaient imperturbablement au vert en janvier 1983), loin de les calmer sur des réformes sociétales qui feront passer l’économique avant l’humain.


Une extrême gravité

En revanche, François Hollande, sans évoquer les récentes élections législatives partielles qui furent un désastre pour son parti, a récité sa leçon préparée à l’avance pour dénoncer les discours d’exclusion de Marine Le Pen : « J’ai entendu qu’elle voulait faire de son parti le centre de gravité ; c’est d’une extrême gravité ! » et lui d’énumérer pourquoi le programme du FN est d’une "extrême gravité".

Avec ces belles tirades et cette pirouette du jeu de mots, on doute néanmoins de l’effet dissuasif d’aller voter pour le FN dans les mois à venir.


Comment relancer l’économie dans un tel brouillard ?

En somme, voici une intervention télévisée qui n’aura servi à rien. Qui n’aura que chercher à nourrir la présidentialisation de sa personne. Mais, s’il a cherché à obtenir respect des Français pour sa fonction, François Hollande n’aura montré aucun respect pour eux en restant dans un flou qui lui est si coutumier.

On ne s’étonnera donc pas que les voitures, qui roulent aujourd’hui dans un brouillard épais et durable, ne chercheront pas à accélérer leur allure. Aucune entreprise ne souhaite en effet dérailler à grande vitesse…


Aussi sur le blog.

Auteur:  Sylvain Rakotoarison (14 juillet 2013)
http://www.rakotoarison.eu

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 17:52

Emmanuel TODD nous livre son analyse un an apres l'election d' HOLLANDE

 

lien: http://youtu.be/6-zPz803Ew0

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  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
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