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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 19:00

La vitesse cimente les grandes croyances du déplacement. Les slogans résument tout : Si vous êtes pressés, allez-y de pied ferme hier (via Carfree), Prenez le temps d’aller vite de nos jours. On demande des métros plus rapides pour contenter les rêves d’une mobilité-téléportation. Comment pourrait-il en être autrement, à l’heure où le temps se cale tant bien que mal sur le métronome Twitter (voir le tempo des immédiasphères). La vitesse ne fait pourtant pas tout. L’urbaniste Marc Wiel appelait à sa “désacralisation” en démontrant ses effets pervers. Son collègue Bernard Reichen se charge de faire le contre-point dans Futuribles : la lenteur est une performance, au même titre que la vitesse.

La maîtrise du temps s’est substituée à l’obsession de la vitesse, pointe Reichen. Cette maîtrise est celle du cognitif soulagé. Elle annonce un nouvel “indicateur de richesse” d’un temps gagné à en perdre. C’est l’effet tramway, dit-il : une vitesse régulée et fiable de 20 km/h pour un mode de transport cadencé et confortable. Il impulse une nouvelle pratique de la ville, qui contamine vertueusement le reste des mobilités. Les modes actifs y trouvent une artère propice à leurs déploiement. La voiture en sort pacifiée. Bref, un espace-temps nouveau s’est installé. Une telle transformation de la ville est salutaire. Elle annonce la réalité d’une cité vivable où les modes coexistent. La lenteur est profitable, un répit dans notre quotidien hypermobile.


Désacraliser la vitesse des mobilités, c’est instruire de nouveaux indicateurs. Comment mesurer l’impact d’un transport apaisé sur le réenchantement de la ville ? Et sur le soulagement cognitif des citadins ? Il est temps de changer de regard sur les performances. Les créateurs de cette voiture sans volant proposent de redonner de la valeur à la qualité du temps de déplacement et de circulation. Il faut donner les clés du temps à ceux qui en usent au quotidien. Comme l’opérateur londonien de transports publics, qui annonce à ses clients qu’on va parfois plus vite en allant lentement… et qui régule ainsi ses réseaux (Plan de marche à Londres).

Photo FlickR CC : Thomas Hawk, *MarS

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 18:30
Emmanuel Todd : « Notre classe dirigeante n'est pas au niveau »

Emmanuel Todd dans l'ascenseur de Rue89 (Audrey Cerdan/Rue89)

Le mouvement contre les retraites a réjoui l'historien Emmanuel Todd : selon lui, c'est le signe que « la France est toujours là » , un peuple capable de dire à sa classe dirigeante qu'elle se trompe en entretenant une machine à broyer les couches populaires, mais aussi, désormais, les classes moyennes. Le pays a besoin d'une gauche plus dure, estime ce « modéré qui parle brutalement ».

Emmanuel Todd est un historien qui étudie l'ave nir : il a écrit sur la décomposition de l'Union soviétique (« La Chute finale », 1976), sur le déclin des Etats-Unis (« Après l'empire », 2002).

A 59 ans, il se projette dans les trente prochaines années en démographe déprimé par une société vieillissante, cédant aux sirènes du sarkozysme (« Après la démocratie », 2008).

Au terme de cet octobre fiévreux, il dénonce l'« oppression économique » des jeunes générations et fustige la « gauche molle », incapable de s'opposer à la « droite dure » au pouvoir.

A-t-on vécu en octobre une « jacquerie », comme l'a titré Le Point, avec ce mouvement social ?

Ce titre, c'est l'habillage classique plaqué par la « presse d'en haut » sur ce qu'on ne peut même plus appeler la « France d'en bas ». Chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans le pays, la presse abreuve d'insultes le peuple de France, qui ne se comporte pas comme il faut, qui n'accepte pas la réforme, etc.

Le truc le plus extraordinaire dans le genre, c'est quand Jean Michel Apathie affirme sur Canal + que les Français sont insupportables, qu'ils n'ont pas la discipline des Anglais pour accepter une réduction du niveau de vie, des compressions de personnel, etc. Le tout assis sur une ignorance crasse de la société anglaise.

Non, ce n'est pas une jacquerie. Le mot est totalement déplacé.

C'est une image révolutionnaire…

Non, « jacquerie », ce n'est pas une image révolutionnaire, ça évoque le soulèvement de paysans ignares. La jacquerie, c'est le XIVe siècle, une phase d'immaturité populaire, longtemps avant la Révolution, qui, elle, avait un programme. Le mot véhicule l'idée d'un peuple pas au niveau.

Peut-on dire qu'avec ce conflit social la France est de retour ?

C'est mon sentiment. En fait, la question que l'on se pose avec Sarkozy est : la France existe t-elle toujours ? Parce que Sarkozy a un comportement non-français, un rapport aux riches qui est non-français, une façon d'être non-française…

Or, malgré des indices de popularité épouvantables, malgré le résultat des élections intermédiaires, on pouvait se demander si la France existait toujours. Ce mouvement, je l'ai donc pris comme un message d'espoir : le sarkozysme n'a pas tout détruit.

Cela tient au côté râleur des Français ?

Non. Pourquoi le côté râleur ? Moi, j'appelle cela le tempérament égalitaire et la capacité à dire que les classes dirigeantes ne se comportent pas bien, ne font pas ce qu'il faut.

En France, comme ailleurs dans le monde occidental, la classe dirigeante s'abandonne à des concepts économiques complétement archaïques, comme le libre-échange. Elle est incapable de mettre en place un dispositif européen de protection économique qui permettrait la relance et la fin du processus de régression sociale.

On a une classe dirigeante qui n'est pas au niveau, qui est en faillite. La spécificité de la France, c'est que la population est capable de le voir. On entend que les Français sont râleurs, qu'ils refusent l'inéluctable mondialisation.

Si vous recodez, cela donne : « Oui, les Français ne sont pas contents d'envisager pour les trente ans à venir une baisse régulière de leur ni veau de vie alors qu'on pourrait faire autrement. »

Mais la classe dirigeante française n'est pas très différente de celle des autres pays ?

Oui, elle est alignée. Mais les Français ne sont pas un peuple facile à gouverner. C'est mal heureux d'avoir à rappeler que ce sont les Français qui ont fait la Révolution française. Les Anglais ont fait une révolution, mais sans participation populaire : c'était un règlement de comptes entre des classes supérieures.

Dans les pays anglo-saxons, quand on constate une montée des inégalités et une baisse du niveau de vie pour les jeunes, c'est accepté beaucoup plus paisiblement et ça ne pose pas de problème de stabilité au système politique.

Les élites politiques françaises ont aussi été choisies par le suffrage universel…

Le mot « élite » m'arrache la gueule. Je suis le contraire d'un populiste. Le peuple français a une capacité à voir quand les dirigeants ne sont pas au niveau. A aucun moment je n'ai dit que le peuple vaut mieux que ses dirigeants ou qu'il peut se passer d'eux.

Ce populisme n'a aucun sens… mais on entend Jean-Luc Mélenchon dire : « Qu'ils s'en aillent tous »…

Une démocratie qui fonctionne bien a un peuple conscient, actif et qui comprend. Mais c'est aussi un système où il y a des élites actives et conscientes. Quand ce n'est pas le cas, comme aujourd'hui, il y a une situation de divorce.

Dans mon esprit, il n'a jamais été question de dire « Tous dehors ! », comme Mélenchon. Je suggère que le protectionnisme européen est une voie pour s'en sortir, pas que c'est la population défilant dans les rues qui va le mettre en place. Le problème de la France, c'est la conversion des élites à des stratégies économiques et sociales raisonnables.

Emmanuel Todd sur la terrasse de Rue89 (Audrey Cerdan/Rue89)

N'y a-t-il pas un problème d'institutions derrière ce « divorce » ?

Non. Les systèmes institutionnels sont très différents dans tous les pays occidentaux, mais on constate le même écrasement des salariés, du monde ouvrier, des revenus des classes moyennes. L'un des indicateurs de l'inaction, c'est quand la classe politique justement s'intéresse aux institutions. Le débat sur les institutions, c'est une façon de ne pas parler des sujets économiques.

La gauche est-elle mieux placée que le gouvernement pour renouveller le rôle des classes dirigeantes ?

Sur la question fondamentale, c'est-à-dire l'organisation économique des sociétés, la gauche et la droite sont totalement alignées. Elles se distinguent sur la gestion des conséquences. Or, on atteint aujourd'hui le point d'inflexion où le niveau de vie va commencer à baisser. C'est le contexte du sarkozysme.

Au-delà de ce que le personnage de Sarkozy peut avoir de cafouilleux, d'erratique, d'imprévisible, la droite a une ligne cohérente pour affronter cette perspective, dans un pays où la population est rebelle et a un tempérament égalitaire.

Cette ligne, c'est l'autoritarisme. Ce n'est pas le coup d'Etat à la Napoléon III. C'est plus subtil : un mélange de provocations, d'agitation, d'activation de peurs, de discours sécuritaire, de thématiques ethniques. A travers tout ce que fait la droite, il y a une ligne, un projet.

La vraie force de Sarkozy, à sa manière brouillonne, c'est qu'il incarne cela : le passage d'une droite « propre » à une droite beau coup plus autoritaire. Les socialistes sont très gentils : propres sur eux. Et je vais voter pour eux sans états d'âme. Le problème est qu'ils n'ont pas d'alternative économique. La seule attitude possible, ce serait d'incarner la mu tation des concepts économiques -ce qu'ils com mencent à faire avec la notion de « juste échange ».

En tant que démographe, voyez-vous cette situation comme le symptôme d'un pays vieillissant ?

Cela devient l'axe majeur. J'en parle dans « Après la démocratie » (éd. Gallimard). Deux phénomènes se combinent :

  • l'émergence d'une structure oligarchique concentrant la richesse et le pouvoir -1 % de la population, en haut, s'empiffre d'une manière qui n'a plus de sens.
  • le vieillissement, qui est lié car le capital appartient plutôt aux vieux.

Bien sûr, la plupart des vieux ne sont pas de grands capitalistes. Il suffit de se promener dans la rue… Le vieillissement est au cœur du processus démocratique car les plus de 65 ans représentent plus de 20 % du corps électoral.

Le discours du sarkozysme est celui de la réforme, du changement, le « Ça va bouger ! ». Et, effectivement, Sarkozy bouge, il s'agite. Son élection a été habillée ainsi.

Mais l'analyse démographique du vote de 2007 montre autre chose : Sarkozy a eu 44 % des votes des plus de 65 ans au premier tour. Plus qu'aucun président de droite, Sarkozy a été l'élu des vieux.

Pourquoi ? Parce que la France a été terrorisée par les émeutes de 2005, qui étaient un soulèvement de la jeunesse. Cette peur a été réactivée par les incidents de la gare du Nord, en mars 2007, juste avant l'élection présidentielle. La question des retraites, c'est l'émergence de la démographie au cœur du problème politique français.

L'idée d'ajuster le temps de travail sur la durée de vie n'est pas scandaleuse. Ce qui a été étrange dans cette réforme, c'est l'annonce, dès le départ, que les retraités (l'électorat sarkozyste) ne seraient pas touchés, et donc que le coût de l'ajustement serait supporté par les jeunes. Cette réforme censée dynamiser le pays reflète, en vérité, le fait que le pouvoir sarkozyste est un pouvoir des vieux. Tous les arbitrages se font contre les jeunes.

Les partisans de la réforme disent qu'elle va sauver le système pour les jeunes, confrontés à la dette des soixante-huitards.

La réalité, c'est que le gouvernement n'affronte pas la réalité économique. Cela n'a aucun sens de mettre en place des plans dans un futur indéfini, dans un contexte d'inaction et de laisser faire, alors que le système économique français se désintègre. La priorité, c'est de le remettre sur des bons rails, et les retraites suivront.

Vous êtes favorable au retour de l'Etat dans la sphère économique ?

Pas du tout. Les protectionnistes sont des libéraux, qui croient au marché, à la libre activité de l'entreprise. Il faut juste fixer la taille du terrain de jeux. C'est le contraire de l'Etat bureaucratique. C'est l'Etat libéral qui organise l'existence d'un marché. Moi, je crois au marché.

Que pensez-vous de la motivation des jeunes qui sont descendus dans la rue ?

Je n'aime pas faire parler des catégories sociales. Mais j'ai un peu de mal à imaginer que des jeunes de 15 ans puissent se soucier vraiment de leur retraite. Par contre, l'oppression économique des jeunes est réelle…

La proportion des jeunes qui font des études supérieures est à peu près égale depuis 1995, jamais les jeunes générations n'ont été aussi bien formées. Les générations d'anal phabètes sont à la retraite.

On est dans une société loufoque, qui dépense pas mal d'énergie pour l'éducation de sa jeunesse et qui, ensuite, adhère à un système économique qui assure l'écrasement de la jeunesse et de la baisse de son niveau de vie.

C'est un gaspillage d'énergie énorme. Les jeunes sont assez conscients de ce qui les attend sur le marché du travail. Et donc j'imagine qu'ils ne sont pas très contents. La nouveauté de la période, c'est qu'à part les 1 % d'en haut de la structure sociale plus personne ne profite du sys tème.

En 1995, dans les standards occidentaux, on estimait que les 20 % des classes moyennes supé rieures ayant fait des études ramassaient 50 % de la richesse.

Aujourd'hui, ces mêmes 20 % stagnent ou ont des revenus en baisse. On est dans un processus de réunification de la société par le bas : une mécanique inexorable qui écrase les différentes catégories, en commençant par les plus faibles : jeunes issus de l'immigration, monde populaire, classes moyennes… Il y avait aussi des voitures qui flambaient à Saint-Brieuc !

La démographie nous condamne à des gouvernements de droite pour vingt ans ?

Il y a une forte probabilité. En Europe, le virage à droite a été massif. Mais on n'est pas dans la pire situation : l'âge médian des Français est d'un peu moins de 40 ans ; en Allemagne, c'est 44 ans. La démocratie sénile la plus avancée, c'est l'Allemagne. Les choses sont plus compliquées.

Il faut penser, comme le fait Louis Chauvel, en termes de générations. Les plus de 70 ans ont une histoire très favorisée en termes économiques. Mais nous allons voir arriver de « nouveaux vieux », ayant eu des existences très dures comme actifs, et dont les revenus vont baisser une fois à la retraite.

L'âge d'or des Trente Glorieuses n'était qu'une parenthèse. Com ment vont tourner les « nouveaux vieux », comme moi ? On ne sait pas. Je ne suis pas très optimiste.

Vous avez dénoncé la montée de la vio lence dans le discours politique…

Une des vérités du sarkozysme, c'est l'irruption de la violence. Dès l'origine, la montée en puissance du personnage est associée à ce processus. Il est l'homme politique qui, par ses provocations verbales, a réussi à foutre le feu à une partie des banlieues françaises et qui, ensuite, a été élu sur un dis cours d'ordre -un jeu extraordinaire de pompier pyromane. Il a fait entrer dans le discours politique une brutalité et une vulgarité sans pareilles.

Sarkozy est violent. Est-ce simplement verbal ? Je ne sais pas. Cela pourrait préfigurer pire. Il y a une assymétrie dangereuse dans le système.

Les socialistes ne sont pas violents. Ils restent porteurs de la bonne éducation de la période précédente. Ils sont dans une posture de communiant. Sans doute n'ont-ils pas bien compris à quoi et à qui ils avaient affaire. Le langage de droite de Sarkozy est dans son époque, les socialistes n'y sont pas.

Mélenchon, avec tout son côté brouillon, est dans son époque. Pour la première fois, on voit des gens de gauche se mettre au niveau de violence, réel ou virtuel, de la société. C'est pour cela que moi, consciemment, je m'astreins à parler brutalement, pour être en phase avec l'époque et l'adversaire.

La gauche n'est pas assez dure ?

Elle n'est pas assez dure sur le plan économique. Et puis il y a un phénomène historique quand on regarde la façon dont la gauche et la droite se sont réunifiées. Il y avait une droite dure (les gaullistes) et une droite molle (les centristes-républicains indépendants). De l'autre côté, il y avait la gauche molle (les socialistes) et la gauche dure (le Parti communiste).

En 1968, entre cocos et gaullistes, on s'estimait parce qu'on était des durs. La droite a été réunifiée autour de la droite dure -dont le cœur est le RPR des Hauts-de-Seine, héritier de la tradition barbouzarde du gaullisme- et la gauche a été réunifiée autour de la gauche molle, avec le déclin du PCF.

D'un point de vue sociologique, les socialistes entretiennent un rapport fort à l'éducation, à la culture : ce sont des premiers de la classe, des bons élèves. La gauche était autrefois le reflet du monde enseignant et du monde ouvrier, mais, en ne prenant pas la mesure de la mutation économique, elle a perdu le second.

Pascal Riché et David Servenay

Photos : Emmanuel Todd (Audrey Cerdan)

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 18:30
Karachi : Balladur nie avoir été "informé de l'octroi de commissions"

 

Réaction de toto de bahia sur le nouvel obs

 

"le saint homme

Comment peut on croire en une fable pareille...Voyons messieurs, les reserves des rapporteurs ne lui ont pas été rapportées? C'est quoi çà ! Ils prétendent au pouvoir suprême et sont incapables de discernement...FRANCE tes politiques sont des naifs canonisables! "
KARACHI - Balladur affirme n'avoir "jamais été informé" de commissions

 

 

 

 

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 18:30

L'eurodéputé et vice-président du Modem en charge des questions économiques Robert Rochefort a qualifié vendredi d'"aberration" le vote, la veille, par les députés, de la loi Nome, qui "va obliger EDF à vendre à un prix réduit jusqu'au quart de son électricité d’origine nucléaire à ses concurrents domestiques." " On peut débattre de la rente supposée liée à la production d’électricité d’origine nucléaire dans notre pays mais il n’y a aucune raison d’en faire bénéficier les nouveaux entrants sans que ceux-ci soient concernés par les charges à venir", commente-t-il dans un communiqué. "Au final, c’est le consommateur qui sera pénalisé. Il y a quelques jours, on apprenait que Bercy autoriserait une nouvelle hausse de 3% des tarifs de l’électricité au début de l’année prochaine (...) La loi Nome provoquera à nouveau une hausse importante des prix de la part d’Edf dans les années à venir", craint-il aussi.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 20:26

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 16:42

La nouvelle n'est pas encore officielle mais selon les informations recueillies par Mediapart, elle ne fait plus aucun doute: le projet de Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat, visant à créer, avec l'aide discrète de l'Elysée, une société destinée à devenir un acteur majeur de la retraite complémentaire privée a du plomb dans l'aile. Les salariés de la Caisse nationale de prévoyance (CNP), une société qui est contrôlée indirectement par l'Etat et qui devait venir appuyer l'opération, en ont été informés, jeudi 25 novembre, par un message sur l'intranet de l'entreprise: l'opération n'a pas reçu les agréments nécessaires des autorités de tutelle et sera donc au mieux différée, au pire annulée.

 

Les frères Sarkozy
Les frères Sarkozy

Pour Nicolas Sarkozy, et son frère Guillaume, délégué général du groupe de protection sociale Malakoff Médéric, c'est un grave revers, que nul ne prévoyait, tant il semblait évident que le second pourrait mener à bien cette très fructueuse opération appuyée par le premier. Et pourtant...

 

Voici le message interne communiqué, jeudi, aux salariés de la CNP: «Projet Epargne Retraite: point de situation au 24 novembre 2010 – Au cours de ces derniers mois, notre projet de création d'une société commune d'épargne salariale et d'épargne retraite a franchi bien des obstacles. Sa réalisation est en effet soumise à 19 conditions dites “suspensives”, concernant notamment nos instances réglementaires (Autorité de Contrôle Prudentiel, Autorité des Marchés Financiers, Direction générale de la Concurrence, Trésor, Direction générale des Finances publiques). Nous constatons malheureusement aujourd'hui que l'Autorité de Contrôle Prudentiel n'a pas agréé en l'état le transfert dans la Société commune de certains portefeuilles. La levée des conditions suspensives ne peut donc pas être réalisée avant la fin de l'année 2010. De ce fait, les transferts de portefeuilles et de personnels ne sont désormais plus possibles au 1er janvier 2011.»

 

Signé par Gilles Benoist, directeur général de la CNP, et Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff Médéric, le message précise: «Les Directions générales réitèrent leur souhait de poursuivre ce partenariat dont l'intérêt stratégique demeure. Dans ce cadre, les Conseils d'administration seront prochainement saisis et les Comités d'entreprise informés. Nous tenons à nouveau à remercier l'ensemble des collaborateurs impliqués dans la création de la nouvelle société pour la qualité du travail déjà effectué. Nous savons que nous pouvons compter sur la mobilisation de tous pour la réussite du partenariat. Nous vous tiendrons informés le plus rapidement possible des prochaines étapes.»

 

L'histoire commence en 2006. A l'époque, Guillaume Sarkozy traverse une mauvaise passe. L'entreprise textile dont il était le PDG a piqué du nez et il est éconduit de manière peu glorieuse des instances dirigeantes du Medef. De bonnes fées veillent pourtant sur lui. Il est parachuté à la tête du groupe Médéric, qui se rebaptisera quelque temps plus tard Malakoff Médéric. Il s'agit de l'un de ces organismes de retraite complémentaire financièrement très riches, qui se sont progressivement détachés de leur monde d'origine, celui du mouvement mutualiste et coopératif, pour muter à vive allure en de curieux ovnis financiers, contrôlés par personne: ni véritablement par leurs sociétaires ou cotisants, ni par les marchés financiers.

http://www.mediapart.fr/journal/france/251110/retraite-la-banque-de-france-bloque-la-joint-venture-des-freres-sarkozy

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 12:35
Et les comptes de campagne d'Edouard Balladur furent validés 

 

Le Monde de jeudi 25 novembre (daté 26 novembre) relate, par le menu, les débats qui ont déchiré le Conseil constitutionnel, en octobre 1995, à l'occasion de l'examen des comptes de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.

Président du Conseil constitutionnel à l'époque, Roland Dumas, qui déclare aujourd'hui au Monde être favorable à la publication des procès-verbaux de la séance, actuellement couverts par le secret de la délibération, a pesé de tout son poids lors du vote final. C'est lui qui a donc emporté la décision.

Les comptes de M. Balladur comportaient pourtant une anomalie : le versement suspect de 10,25 millions de francs (1,56 million d'euros), en espèces. Cet argent pourrait provenir de rétrocommissions, selon une hypothèse privilégiée dans l'enquête menée par le juge Renaud Van Ruymbeke sur la vente de sous-marins au Pakistan, en 1994.

Selon les informations du Monde, dès l'ouverture des débats au Conseil, M. Dumas met en garde ses collègues. Les comptes de Jacques Chirac, leur rappelle-t-il, présentent, eux aussi, des recettes injustifiées et une sous-estimation des dépenses. Et il insiste : si on annule les comptes de l'ancien premier ministre, il faudra aussi annuler ceux du président élu.

Il observe que les dépassements chez celui-ci sont "beaucoup plus sérieux". "Peut-on prendre le risque d'annuler l'élection présidentielle et de s'opposer, nous, Conseil constitutionnel, à des millions d'électeurs et ainsi remettre en cause la démocratie ?", fait-il valoir.

Maurice Faure, éphémère ministre de la justice de François Mitterrand en 1981, rechigne pourtant. "Je n'accepte pas cette solution", dit-il. Il est l'un des seuls à s'émouvoir publiquement. Les rapporteurs, eux, continuent de batailler. A quoi donc ont servi leurs investigations si c'est pour capituler ?

M. Dumas décide alors de suspendre la séance. Il demande aux rapporteurs de revoir leur copie et de modifier les modes de calcul qu'ils ont retenus. Les comptes de campagne d'Edouard Balladur seront finalement validés après cinq jours de débats houleux, malgré l'avis négatif des rapporteurs.

Raphaëlle Bacqué et Pascale Robert-Diard


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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 18:25

Chaque année, la période du salon des maires et des collectivités locales est l'occasion d'un concert de louanges unanime pour les premiers magistrats des communes, leur courage, leur engagement, leur solitude face aux problèmes complexes rencontrés dans la gestion d'une ville, quelle que soit sa taille. C'est en effet souvent la même phrase qui revient lorsque l'on parle du mandat du maire : "le plus beau des mandats, le plus proche des administrés".

Je n'ai jamais entendu quelqu'un défendre le contraire. Depuis longtemps, le maire est l'élu le plus apprécié des Français. Pourtant, les textes récemment adoptés sur la réforme territoriale d'une part et le développement de l'intercommunalité d'autre part vont porter gravement atteinte à notre fonction. Il est à craindre que notre disparition soit programmée. (Lire la suite)

Chaque année, la période du salon des maires et des collectivités locales est l'occasion d'un concert de louanges unanime pour les premiers magistrats des communes, leur courage, leur engagement, leur solitude face aux problèmes complexes rencontrés dans la gestion d'une ville, quelle que soit sa taille.

C'est en effet souvent la même phrase qui revient lorsque l'on parle du mandat du maire : "le plus beau des mandats, le plus proche des administrés". Je n'ai jamais entendu quelqu'un défendre le contraire. Depuis longtemps, le maire est l'élu le plus apprécié des Français.

Pourtant, les textes récemment adoptés sur la réforme territoriale d'une part et le développement de l'intercommunalité d'autre part vont porter gravement atteinte à notre fonction. Il est à craindre que notre disparition soit programmée.

Deux évolutions vont amener à ce résultat :

- Le choix des Régions et des intercommunalités au détriment des communes et des départements.

La création du conseiller territorial est la première étape d'un grand nettoyage des mandats locaux. Rien n'est dit, bien sûr, mais tout paraît si clair ! La loi qui vient d'être adoptée n'a pas bien sûr choisi qui du conseiller régional ou du conseiller général devrait disparaître. Elle crée un autre élu, le conseiller territorial qui siègera et à la région et au département.

Comment croire une seconde que ce système va perdurer ? A partir de sa création en 2014, combien de temps faudra-t-il pour que le constat de l'inutilité de deux assemblées pour un même élu amène au regroupement en une seule entité ? On connait déjà l'assemblée qui survivra : la région, et celle qui disparaîtra : le département.

Et c'est ce choix qui met en danger les maires car on sent bien percer derrière cela la suppression des strates territoriales intermédiaires. Aujourd'hui le dispositif est le suivant en partant du bas vers le haut : villes, intercommunalités, départements, régions. Création territoriale récente et en cours de développement, l'intercommunalité n'a, on l'a compris, pas vocation à disparaître dans les dix ans qui viennent.

Pourtant, les décisions prises récemment visent à maintenir deux assemblées territoriales. Les intercommunalités, composées des élus municipaux des villes qui les composent et les régions. On assiste à une augmentation de la taille des territoires et donc de la compétence géographique des élus. La proximité en prend au passage un sacré coup.

On peut à ce stade objecter que la loi n'indique nulle part la primauté des intercommunalités et des régions. Mais pour les maires, un mécanisme tout aussi pervers va porter un coup fatal à nos prérogatives et remettre en cause notre légitimité.

- Le bouclage de la carte intercommunale et son bras armé, le coefficient d'intégration fiscal (CIF).

L'intercommunalité aspire de façon inéluctable les compétences municipales "régaliennes". pourquoi ? en inscrivant dans la loi sur la réforme territoriale la nécessité de terminer la carte intercommunale, le gouvernement légitime définitivement cette création issue de la loi Chevènement de 1999.

Cette évolution (qui paraît irréversible) est aujourd'hui très préoccupante car l'Etat a instauré une mesure qui encourage les intercommunalités à élargir le plus possible leurs champs de compétence et donc à réduire de façon symétrique celui des maires.

Cette mesure a un nom : c'est le coefficient d'intégration fiscale (CIF). Le CIF permet à une intercommunalité de recevoir des aides de l'Etat toujours plus élevées dès lors que les transferts de compétences sont importants. D'où la course aux transferts à laquelle on assiste dans la plupart des communautés de communes ou d'agglomération. Ce phénomène est moins accentué chez celles qui sont riches, mais il est devenu la règle chez les autres. Normal : plus de transferts = plus d'argent en dotation.

Quels sont ces transferts ? Aux divers équipements municipaux, on peut ajouter l'assainissement, les politiques en faveur de la culture, du sport et, transfert suprême, la voierie, l'éclairage et tout ce qu'on a coutume d'appeler l'espace public. Du maire d'un village de 300 habitants à celui d'une ville de 100 000 habitants, nous savons tous que les questions de voierie constituent plus de 80 pour cent des problèmes de vie quotidienne de nos administrés. Le trou dans la chaussée, l'éclairage défectueux, le trottoir qui s'effondre, le bon entretien des espaces verts, sont autant de sujets pour lesquels nous sommes chaque jour sollicités.

Que restera-t-il aux maires lorsque toutes ces compétences auront été transférées aux intercommunalités ? Lorsque l'on répondra à nos administrés "c'est pas moi, c'est l'agglo". On peut objecter que la légitimité du premier magistrat est elle aussi transférée à l'assemblée intercommunale. Oui, si celle-ci fonctionne sur un mode consensuel. Non, si elle s'organise comme les autres assemblées, avec une majorité et une minorité : avec des élus qui prennent les décisions et d'autres qui les subissent. Reconnaissons que ce serait bien la première fois qu'une assemblée politique fonctionnerait sur le mode consensuel dans notre pays.

Que restera t-il aux maires lorsque toutes ces fonctions "régaliennes" auront été transférées ? La délivrance des actes administratifs, la célébration des mariages, et une irresponsabilité de fait que nos concitoyens ne sont pas prêt de comprendre et d'accepter à l'heure où le besoin de proximité n'a jamais été aussi fort. Faut-il pour autant remettre en cause l'intercommunalité ? Non, car elle dispose de vertus évidentes sur des sujets comme l'aménagement, les transports, les programmes de l'habitat, pour en citer quelques uns.

La vie quotidienne et tous les sujets qui en découlent doivent rester aux villes et aux maires. C'est aujourd'hui que cette question doit être posée et tranchée, avant qu'il ne soit trop tard. Avant que l'on ait tué les maires de France. Si c'est ce choix délibéré qui a été fait, il faut qu'on le dise clairement, au lieu de tourner autour du pot. Car il n'est pas éloigné le jour où le salon des maires sera rebaptisé salon des intercommunalités de France. Alors oui, il faudra une nouvelle révolution dans notre pays.

Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette (Modem)

http://www.mouvementdemocrate.fr/medias/vigier-maires-amf-241110.html

 

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 05:02

 

"S'il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule (...) La révolution se fait par les banques": une vidéo d'Eric Cantona, sur le web depuis début octobre, suscite un buzz croissant avec un appel à vider chacun nos comptes bancaires.

"Pour parler de la révolution, on va pas prendre les armes, on va pas aller tuer des gens. Il y a une chose très simple à faire (...) Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc il peut être détruit par les banques", y explique doctement l'ancienne star de Manchester United.

"Au lieu d'aller dans les rues faire des kilomètres (pour manifester), tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent", propose l'ex-star du ballon rond reconvertie dans le cinéma et le théâtre, dans cette vidéo.

Réalisé pendant un entretien au journal régional Presse Océan, le clip sous-titré en plusieurs langues a été visionné par plusieurs dizaines de milliers de personnes.

"Et s'il y a 20 millions de personnes qui retirent leur argent, le système s'écroule: pas d'arme, pas de sang, rien du tout. A la Spaggiari", dit-il avec un sourire ironique en faisant référence au truand Albert Spaggiari auquel a été attribué le "casse du siècle" d'une banque à Nice en1976

"Trois millions, dix millions de gens et là il y a une vraie menace. Et là il y a une vraie révolution. La révolution se fait par les banques", poursuit le footballeur, parrain d'une campagne de la fondation Abbé Pierre sur le "mal-logement" en France.

L'appel de "Canto", qui date du 6 octobre, a donné des idées à des internautes qui ont attiré l'attention de la presse internationale en le relayant via YouTube et Facebook.

Sur une page du réseau social, quelque 12.000 personnes affirment vouloir participer à l'événement spécialement créé "Révolution ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques".

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 14:41

 

L'Elysée, sous la plume de son secrétaire général, Claude Guéant, a beau affirmer que l'affaire de Karachi «ne concerne en rien» Nicolas Sarkozy, les éléments contenus dans le dossier judiciaire démontrent exactement le contraire. Mediapart publie plusieurs documents, aujourd'hui entre les mains des juges Marc Trévidic et Renaud Van Ruymbeke (respectivement en charge des volets terroristes et financiers de l'affaire), impliquant directement le chef de l'Etat français dans ce dossier de corruption et de vente d'armes qui ébranle en profondeur sa présidence.

 

 

 

www.mediapart.fr/article/offert/c100f267c70ec413da881261ef8c85e5

 

 

 

 

 

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  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
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