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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 17:50

 Le cerveau humain a pour particularité d’être beaucoup plus sensible à l’image qu’à l’écrit ou à la parole. Si un texte ou un discours n’est retenu que par bribes (environ 20%), l’image elle, s’imprime durablement sur nos rétines et pénètre de sa signification nos cerveaux et nos inconscients. Et cette double-page en est l’exemple parfait. Tiré de l’hebdomadaire « Marianne » du 23 mars 2010, cet article étudie les raisons qui ont poussé les « déçus du sarkozysme » à voter FN aux régionales, à partir de l’exemple de la ville de Noyon (Oise) :

 

 

 

fn52-copie-1.jpg 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au cours de la lecture, on fait ainsi la rencontre de la tête de liste FN (M. Guiniot), de chômeurs ne croyant plus à la politique et d’une bourgeoise grand teint se sentant trahie par Sarkozy. Bref un article comme on peut en lire des dizaines. Pourtant, que nous montre la photo qui l’illustre ? Un homme de dos, lisant les affiches de campagne (seule celle du FN n’est pas masquée), une baguette à la main, un chien en laisse. Avons-nous bien vu ? Une baguette (pour le côté franchouillard peut-être? Notre homme porte-t-il un béret en sus des baskets blanches ?), un chien (un Staffordshire Terrier ? soit un chien de 2ème catégorie dont le port de la muselière est obligatoire) bondissant toutes griffes dehors sur l’objectif et en arrière-plan le sourire du candidat FN

 

Pourquoi cette photo en double-page pour un article inoffensif sur les électeurs de Noyon?

 

Pourquoi une telle dichotomie entre l’image et le texte ?

 

Que retiendra le lecteur ou plus précisément que retiendra son cerveau ?

 

Que M. Guiniot est un ancien poissonnier, que la vieille bourgeoise a perdu ses illusions sur Sarkozy et que Noyon est une ville PS “où il fait bon manger et encore mieux boire” (sic)? Ou que l’ancien électeur UMP a un chien dangereux non muselé et une baguette sous le bras ?

 

En conclusion, n’oubliez jamais que quel que soit le message que vous souhaitez transmettre, l’image est plus forte que le texte !

 

Source libre paix

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 17:30

C’est en 1884 que C. Hugues décrit en psychiatrie les « pathologies limites », pour des états qui oscillaient toute leur vie entre les limites de la démence (au sens de l’époque, c‘est à dire : psychose) et de la normalité. C’est le psychanalyste Stern qui, en 1938, reprend le terme borderline en insistant sur "l’hypersensibilité" des sujets, leur "rigidité défensive" et leur "peu d’estime de soi". En psychanalyse, il est généralement admis que cette catégorie vaste et floue désigne des organisations à la frontière des névroses et des psychoses. Pourtant même cette notion de frontière entre névrose et psychose est très controversée. En réalité, on parle généralement d’un trouble de la personnalité, encore bien mal connu.

Alors tentons de définir ce qu’est un trouble de la personnalité :

Chaque personne a son style de personnalité, c'est-à-dire sa façon de penser, de gérer et d’exprimer ses émotions et d'être en relation avec les autres. Toutefois, lorsque la personne a un style de personnalité inadapté, il est possible qu’elle présente un trouble de la personnalité.

Quand parle-t-on de Trouble de la personnalité ?

On parle de trouble de la personnalité lorsque certains traits de la personnalité se rigidifient, entraînant soit une souffrance, soit des dysfonctionnements.

Il s'agit d'une affection chronique, apparaissant généralement au cours de l'adolescence.

Les troubles de la personnalité sont souvent associés à d'autres affections psychiatriques, dont ils aggravent le pronostic.

Les différents types de trouble de la personnalité :

• Trouble de la personnalité paranoïaque

• Trouble de la personnalité schizoïde

• Trouble de la personnalité schizotypique

• Trouble de la personnalité borderline

• Trouble de la personnalité narcissique

• Trouble de la personnalité psychopathique

• Trouble de la personnalité histrionique

• etc.

Le trouble de la personnalité borderline (ou trouble de la personnalité limite) est un trouble de la personnalité grave qui s'exprime par des humeurs changeantes, par des relations humaines troublées, par un manque de confiance en soi-même et aussi par des comportements auto-agressifs.

L'entourage personnel doit souvent supporter les conséquences de ces instabilités qui nuisent aussi à l'image de soi du malade, à sa vie de tous les jours et à son projet de la vie.

Bon, tout ça c’est de la théorie. Moi je désire avancer chaque jour davantage pour apprendre pourquoi mon enfant portait en elle tant de souffrance

J’ai reçu sur mon blog ouvert en mars 2007 d’incroyables témoignages que je souhaite partager avec vous : http://mon-impossible-reve.kazeo.com

Une maman en mai 2007 :

Mon Fils de 25 ans s'est suicidé à l'étranger et le jour où j'ai pressenti le drame, j'ai contacté le consulat de France du pays, mais le personnel, au lieu de déléguer à un médecin, a géré et mal géré car cela a précipité mon fils dans son geste. Je demandais qu'on envoie un médecin à son hôtel avec la précision que les frais seraient a ma charge, je ne pouvais agir autrement étant à 24 000 kilomètres de lui. On n'a pas voulu, mais on lui a donne un rendez-vous avec une équipe pour l'emmener en HP. Il a pris peur et a préféré partir pour toujours ........ J'ai appris en médecine qu'il devait avoir une personnalité "borderline". Je ne connaissais pas cette maladie.

Une jeune maman Borderline :

« Etre borderline, C'est être emmuré en permanence, ne pas pouvoir avoir une relation normale avec quelqu’un. La moindre chose nous rend hors de nous, nous fait bouillir littéralement. Ces satanées émotions volcaniques !

Etre borderline, c'est être porté à s'autodétruire de toutes les façons possibles pour oublier la souffrance PERMANENTE, qui ne nous lâche jamais. On voudrait être comme les autres.... C'est impossible »

Cette même personne encore :

« A jamais...toujours ce silence de ma part, ce retrait de moi-même face aux autres. Toujours me cacher, toujours me taire jusqu'à ce que je pète ma coche (mon amie est québécoise) dans un instant de souffrance totale. C'est, et ce sera toujours, l'histoire de ma vie jusqu’à la fin. Mais ne soyez pas triste de me voir aussi silencieuse et solitaire, ma vie est bien comme ça. La solitude est de loin la meilleure chose que j'ai connue dans ma vie.

Bien sur, j'ai déjà eu ça, des amies. Une à la fois car je suis très possessive. Mais la dernière que j'ai eu s'est suicidée à l'âge de 19 ans. Fini l'amitié pour moi, le choc a été trop rude. Je relis ses lettres et ça me fait toujours aussi mal après toutes ces années. Je l'envie d'avoir réussi à partir alors que moi, je suis encore ici à me traîner le corps sur cette Terre. J'ai pourtant essayé, moi aussi de partir.... J'en porterai toujours les marques sur moi. Tous ces coups de lame m'ont marquée bien plus profondément que ma peau. Et pourtant, malgré tout, je continue à vivre. Chaque putain de journée où je vois mon bras me rappelle à quel point j'ai déjà souhaité être ailleurs qu'ici.

Ma vie tient à si peu de choses, en fait, mais ce sont surtout des êtres. Ma fille, mon ami Soul, mes parents, ma sœur. Sans eux, je n'ai plus aucune raison d'être là. J'ai pourtant si peu confiance aux humains, j'en suis rendu, avec l'expérience, qu’à ne voir que le mauvais qui est en eux. Je peux bien être agoraphobe....

Lorsque je croise quelqu’un sur le trottoir, c'est plus fort que moi, je le vois comme un ENNEMI. Quelqu’un dont il faut impérativement me méfier. Quelqu’un qui, s'il ose seulement me sourire, me fera encore plus peur, car je verrais là un signe qu'il se fout de moi ou qu'il me veut du mal.... Tant d'années à être abusée, violentée... C’est donc là ou ça me mène ? »

Une jeune fille de 20 ans :

« Je me sens morte, morte mais vivante, mon corps, qui me répugne tant, me semble se décomposer, je pourris de l'intérieur, je me répugne.

Je ne m'autorise plus rien : ni l'amour, ni la réussite, suis je condamnée a me haïr ? »

« Mes cris sont en effet insonores et muets mais mes hurlements ne se voient ils pas dans mon regard, ou sur mes bras : véritables champs de bataille, mutilation barbare …. suis je mon propre bourreau ? »

« Pourquoi personne n'est il là pour moi, moi qui suis présente constamment pour tout le monde, me vouant aux autres... »

« J'aimerai que quelqu'un me prenne dans ses bras, que l'on me serre, que l'on me dise que j'ai le droit d'aller mal, que ce n'est pas de ma faute, que je ne suis pas responsable de mon je ne sais quoi qui me pourrit l'existence »

« Aidez moi ! »

Nul ne peut imaginer la violence de cette souffrance intérieure.

J’ai choisi ces témoignages parmi tant d’autres. Parfois le lien virtuel que m’a autorisé le web se rompt avec le temps, parfois il perdure comme avec ma petite fée de 20 ans qui fait preuve d’un courage inimaginable.

Ce que je ressens parmi ces témoignages reçus, c’est le couperet qui tombe sur le patient lorsque le diagnostic tombe ; c’est encore ressenti à ce jour comme une maladie incurable.

Il faut travailler et travailler encore pour faire naître l’ESPOIR.

 

Auteur Tichote sur Agora Vox

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 17:30
Michel Onfray, intellectuel taliban ou bienfaiteur de la philosophie ?

Michel Onfray est au cœur d’une polémique comme la France germanopratine aime en déployer. En ces instants épiphaniques, le monde intellectuel se donne en spectacle et jouit de l’ivresse de l’acteur venant jouer quelques extraits d’une improbable pièce que nul n’a écrit mais dont on connaît le thème. Un écrivain, deux camps, des centaines d’avocat et de procureur. En ce printemps 2010, une fois passé le nuage islandais, la scène médiatique sera disponible pour débattre du dernier opus de Michel Onfray consacré à Sigmund Freud. Mais déjà, le livre fait scandale. Elisabeth Roudinesco s’est chargée de déclencher les hostilités en se positionnant comme première avocate de Freud près la cours germanopratine.

De Freud, je n’ai lu que quelques livres, mais je connais un peu l’inconscient à travers d’autres auteurs moins conventionnels comme Wilber ou Jung. De Michel Onfray, je n’ai lu aucun livre, vu que je n’en ai acheté aucun. C’est un choix intellectuel. Dans ma bibliothèque on trouvera des classiques et des contemporains dont les choix sont motivés par une décision personnelle. Si un livre m’apporte un éclairage, offrant une pièce importante pour reconstituer le puzzle universel, j’achète. Ou alors quand l’auteur offre un regard intéressant, décalé, fait de mises en perspectives. Parmi les vivants, j’apprécie Régis Debray, Peter Sloterdijk, Zygmunt Bauman. Parmi les contemporains décédés, Lasch, Strauss, Foucault et Ellul sont des valeurs sûres. Onfray, je l’ai parcouru en feuilletant tel un voyageur en quête de pittoresque dans une librairie. Onfray a une écriture agréable mais il ne m’apporte rien et je ne veux pas entrer dans son œuvre parce qu’il ne parle pas des philosophes qu’il cite abondamment mais il parle de lui en se servant des œuvres du passé. Tout y est filtré et digéré par son narcissique miroir égotique et pour le dire franchement, j’ai comme l’impression d’avoir en face de moi un faussaire, comparable à un Claydermann revisitant Bach et Chopin ou bien André Rieu tentant d’exécuter un morceau du Floyd. On ne verra dans ma bibliothèque ni Ferry, ni BHL, ni Onfray, pas plus qu’on ne verra dans ma discothèque un U2, un Phil Collins ou un Police.

Et Freud alors ? Eh bien n’étant pas spécialiste de ce philosophe, je m’en remettrai à l’avis de Mme Roudinesco qui a étudié la psychanalyse pendant quelques décennies, alors que le sieur Onfray reconnaît s’y être plongé pendant 5 mois. C’est rapide certes mais qui sait si Onfray n’a pas six cerveaux, comme notre président avec lequel il s’est entretenu dans un numéro de Philosophie Magazine. Le verdict semble sans appel. Le livre d’Onfray est truffé d’erreurs, de mauvaise fois, d’approximations, de falsifications, de narcissisme exacerbé laissant accroire que notre prophète de l’athéologie est le premier à dénoncer le fondateur de la psychanalyse, signant là un Sigmund-gate des plus étincelants. Rien à ajouter de plus. Tout a été dit, y compris le côté financier de l’affaire (Onfray est un salarié de son éditeur et doit livrer un livre dans les délais) ainsi que quelques fréquentations obscures et malsaines avec des écrivains anti-freudiens proches de l’extrême-droite. Elisabeth Roudinesco a bien fait son travail.

Mais au fait, Onfray serait alors plutôt dans le genre extrémiste, tyrannique, intégriste. Etrange, mais pourquoi pas une piste à suivre. Et si la démarche d’Onfray ressemblait à celle des talibans ? Je lance l’hypothèse, qui me met à l’aise parce que le développement de cette thèse risque d’être outrancier et blessant pour certaines personnes. La question. Y a-t-il une similitude dans la démarche des talibans et celle pratiquée depuis une décennie par Michel Onfray ?

Taliban signifie dans la langue pachtoune étudiant. L’origine étymologique provient de l’arabe qui par le mot Taleb désigne un écrivain public. L’origine des talibans est toute récente. Pendant l’invasion soviétique, les Afghans ont résisté avec l’espoir et la volonté de créer un Etat islamique. Pendant ce temps, des millions de jeunes Afghans furent éduqués dans des madrasas sous influence Deobandi, école de pensée soufiste, mais loin d’être homogène si bien que, conformément à la plasticité herméneutique offerte par le Qoran, des divisions se sont produites, comme du reste en pleine hégémonie de l’Islam pendant le Moyen Age où des dizaines de sectes émanant de l’Islam avaient prospéré. Dans les années 1990, la mouvance dite des talibans s’est accentuée. On connaît la suite. Un taliban est donc un ancien étudiant formé par une école de pensée dont la finalité est de revenir à un supposé Islam pur, celui des origines, pratiqué au temps du prophète. Le mode opératoire des talibans est donc simple dans le principe. Il faut expurger, nier, refouler tout ce que les études islamiques ont pu apporter, soufis néoplatoniciens inclus, pour revenir à une « frugalité idéologique » censée représenter un moyen pour le salut.

Comment ne pas être saisi d’étonnement quand on analyse les écrits récents de Michel Onfray, son invitation à un salut matériel et terrestre par une érotique solaire doublée d’un hédonisme pétillant. Et d’un autre côté, le ténébreux intellectuel qui pilonnant les religions, la philosophie académique, la théologie, pour proposer un cycle d’étude portant sur une histoire secrète de la philosophie, joyeuse et matérialiste, enfin purifiée de toutes ces lourdeurs académiques qui, de Platon à Kant, de Thomas à Heidegger, de Plotin à Leibniz, auraient contaminé la jeunesse étudiante et formé des citoyens coincé du neurone, inapte à l’existence solaire, perdu dans les savantes gloses. Onfray est une sorte de messie qui nous délivre des pesanteurs du Logos pour nous amener vers la jouissance de l’Eros.

Dieu merci, Onfray ne fait pas de politique. Et puis ce qu’il expose dans ses livres et ses prestations médiatiques ne s’opposent aucunement à ce qu’on le passe au tamis et qu’on se charge de le dézinguer avec érudition, comme le fait Mme Roudinesco. L’expression est libre dans notre pays. Néanmoins, qui m’interdira de faire un parallèle entre les bouddhas détruits par les taliban et les coups de boutoir asséné aux auteurs académiques par un Onfray survolté. Certes, en Afghanistan, c’était du lourd, du réel, alors que le pilonnage d’Onfray n’a rien d’un gigantesque autodafé et n’engage que ceux qui croient en sa bonne parole. Il y a en. Ils étudient dans une madrasa située dans la ville de Caen. Elle s’appelle université populaire. Les cours sont gratuits. La doctrine est enseignée non pas par un islamologue mais un athéologien féru d’hédonisme solaire offrant une philosophie purifiée. Comment doit-on les appeler ? Les studibans ? Néologisme issu de studere, en latin, étudier. Le studiban étudie l’athéologie et les philosophes matérialistes.

Le cas Onfray est un classique depuis que l’Occident a ses penseurs. Déjà au Moyen Age, les hérétiques avaient formée une secte en dénonçant le monde matériel comme mauvais, impur. La société était perçue comme mauvaise. Un salut, la purification. Toutes les époques ont eu leurs pratiques purificatrices. Chasse aux sorcières en pleine guerre de religion, maccarthysme aux commencements de la Guerre froide, purification esthétique par les nazis. L’Occident est une Histoire faite d’éclats et de souffrance, avec des sociétés exprimant leurs pathologies spécifiques, notamment celle liée à l’urbanisation et l’industrialisation. Parfois, des philosophes inspirés se lancent dans une grande critique. Le plus connu est Nietzsche. Mais Broch vaut autant le détour. Le problème avec Onfray, c’est qu’il est plus proche du taliban, du chef de secte, du gourou purificateur, que de la belle critique contemporaine qui pour l’instant, se fait attendre alors que les fléaux et autres maux s’abattent sur notre civilisation qui elle, est crépusculaire, contrairement au Freud campé en idole et imposteur par Onfray. On notera aussi que le reproche fait à Freud sur un hypothétique goût pour l’argent pourrait tout au si bien s’appliquer à Onfray dont l’intense activité éditoriale semble répondre plus à l’appât du gain qu’au désir de partager un banquet philosophique.

Le retournement du miroir est terrible et ce que reproche à Freud et indirectement à la société, l’appât du gain, l’absence de rigueur, c’est exactement ce par quoi pèche notre prophète de l’hédonisme dont on pourra aussi déceler l’appât du gain. N’a-t-il pas attendu d’avoir assis sa notoriété et sécurisé ses revenus avant de démissionner de son boulot de prof de lycée ? A part ça, on pourra jouer le verre à moitié vide ou plein. Reconnaître à cet énergumène le talent d’avoir amené vers les auteurs philosophiques des gens qui n’avaient pas spécialement vocation à rencontrer la philosophie.

Taliban ou bienfaiteur ? Chacun jugera. Onfray n’est pas un mauvais bougre. Il est quelque peu surfait, tout autant que Minc ou BHL mais il est plus près des bobos et du peuple de gauche, ce qui le rend sympathique en dépit de fréquentations douteuses dénoncées par E. Roudinesco. Mais question rigueur philosophique, ça craint, et son raccourci de Kant à Eichmann est bien plus gravissime que l’épisode du Botul piégeant BHL.

Pour finir un conseil avisé. Si vous voulez entrer dans la philosophie, allez à la fac, les professeurs sont certifiés et vous aurez une instruction fiable ou bien lisez les grands philosophes, Aristote, Platon, Kant, Hegel, Foucault… et bientôt… un certain D. comme Descartes, ou ?

 

Bernard Dugué Agora Vox

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 17:30
Comment dire non
à ses enfants ?   

Imposer des limites ne va plus de soi et nécessite, de la part des parents, un vrai travail de réflexion sur les valeurs à transmettre.

Scène de vie ordinaire sur une plage au début de l'été. Pauline, 4 ans, insiste pour se baigner malgré la température encore froide de l'eau. Sa mère refuse. La fillette se met en colère et hurle. «Bon d'accord, abdique la mère, mais juste les pieds… Pauline, j'ai dit pas d'eau au-dessus des genoux! Pauline, tu es toute mouillée, viens vite te sécher!» Et voilà. Faute d'avoir été convaincue de la légitimité de son interdiction, la mère s'est laissé déborder. Elle aurait eu plus de succès si elle avait d'emblée dit à sa fille : «Je comprends que tu sois tentée par l'eau. Mais elle est vraiment trop froide pour que tu t'y baignes. En revanche, j'accepte que tu relèves ton pantalon jusqu'aux genoux et que tu trempes tes pieds.»

Sur le moment, évidemment, tout n'est pas si simple. Mais l'anecdote est révélatrice de la difficulté qu'ont les parents à dire non. Ballottés entre autoritarisme et permissivité, ils ont tout de même conscience de la nécessité de mettre des limites à leurs enfants. Mais, dans les faits, bien peu parviennent à les tenir. Pour autant, sont-ils tous démissionnaires?

«Non, ils sont même plus impliqués qu'avant, note Philippe Jeammet (1), psychanalyste et professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris-V. Seulement, ils manquent de repères. Faute de consensus sur la manière d'éduquer, chacun est obligé de se référer à ses propres valeurs pour déterminer des limites.»

 

Inventer des nouvelles manières de dire non

 

Les choses étaient plus faciles autrefois. Il suffisait de reproduire l'autorité héritée de ses parents. Tout le monde s'appuyait sur des principes communs : les enfants ne parlent pas à table, ne réclament pas, disent bonjour aux grandes personnes… Mais dans une société de plus en plus individualiste, chaque famille doit désormais imaginer ex nihilo ses nouvelles façons de dire non.

Une tâche d'autant plus délicate que le statut de l'enfant a lui-même radicalement changé. De simple «être sans conscience», le petit d'homme est devenu, grâce entre autres à Françoise Dolto, une personne digne de respect. Un être singulier aussi, doté de facultés à développer et épanouir. «Cela suppose d'inventer une autorité pour un enfant qui est à “égalité d'être” avec les adultes, mais pas à la même place, résume la psychanalyste Claude Halmos (2). Éduquer aujourd'hui, c'est mettre une limite en expliquant le pourquoi. L'enfant l'accepte d'autant mieux qu'il en comprend le sens et l'utilité.» Une étude américaine publiée ce mois-ci dans la revue Child Development montre d'ailleurs que dès l'âge de 4 ans les enfants savent parfaitement distinguer un ordre légitime, fondé sur la loi ou la morale - ne pas voler -, de règles plus arbitraires, portant atteinte à leur personnalité ou leurs goûts. Et qu'ils désobéissent plus facilement aux secondes. Normal, confirme Claude Halmos, «demander par exemple à un enfant de mettre un imperméable lorsqu'il pleut ne peut en aucun cas être injuste. Exiger qu'il porte un imperméable vert, couleur qu'il déteste, sous prétexte qu'on la trouve très jolie, a toutes les chances de l'être.»

 

Rapports de force

 

Cette nouvelle façon d'exercer son autorité demande, plus que de la fermeté, un profond travail de réflexion et de solides convictions personnelles. Il faut être au clair avec ce qu'on a envie de transmettre à ce futur adulte et citoyen. Et savoir que, malgré tout, on n'échappera pas aux rapports de force! «Pourquoi vouloir les éviter à tout prix? s'interroge Philippe Jeammet. L'affrontement avec un enfant n'est pas destructeur. Au contraire, il est même structurant.» Reste que, par crainte de perdre l'affection de leur progéniture, de nombreux parents préfèrent éviter le conflit. Et que, eux-mêmes fragilisés par un avenir incertain, ils cherchent soutien et réconfort auprès de leurs enfants.

Problème : comment, dès lors, s'opposer à des parents si gentils? «Par exemple, les enfants marquent leur désarroi par une attitude désinvolte et nonchalante, constate Philippe Jeammet. Ils traînent des pieds, passent à table au dernier moment, ne rangent rien, etc.» Bref, pour réussir à prendre leurs distances, les ados n'ont plus d'autre choix que de pratiquer une forme de résistance passive ou, à l'inverse, de se mettre en danger (vols, drogue…).

La fonction de parents est devenue plus difficile et fatigante qu'avant. Il faut doser fermeté et dialogue, tenir la limite coûte que coûte, jusqu'à la sanction s'il le faut, réfléchir au bien-fondé de chaque règle… «La maltraitance aujourd'hui, ce n'est pas la fessée mais le manque d'éducation», insiste Claude Halmos.

(1) Dernier ouvrage paru : Lettres aux parents d'aujourd'hui, (Bayard).
(2) Auteur de L'Autorité expliquée aux parents (Nil) et Grandir (Fayard).

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 11:59
Le conseiller spécial de l'Elysée, Henri Guaino, s'est plaint récemment de la façon dont les médias ont traité les propos que le ministre Brice Hortefeux affirme avoir tenus sur... les "Auvergnats", lors de l'université d'été de l'UMP. "On vole une phrase au hasard et on la commente sans savoir de quoi on parle." Etant donné que nous disposons d'un document audiovisuel qui replace les propos du ministre dans leur contexte, nous nous sommes livrés à une petite analyse.

La scène se passe à Seignosse, le 5 septembre, à proximité du stand des "jeunes populaires de l'UMP". Deux ténors du parti, Jean-François Copé (le chef de file des députés UMP) et Brice Hortefeux (le ministre de l'intérieur) sont sollicités par un jeune militant landais pour une photo. Les protagonistes de cette scène n'ignorent pas qu'ils sont filmés. En bons professionnels de la communication, les deux dirigeants de l'UMP savent parfaitement que lorsqu'une caméra est allumée on quitte la sphère privée pour la scène publique, ce qui nécessite de contrôler chacun de ses mots et de ses gestes.

Néanmoins, ils sont placés dans une situation qu'ils maîtrisent moins bien que lorsqu'ils sont sur un plateau de télévision ou une tribune. Ils doivent en effet dialoguer avec des militants de base, qui eux n'ont pas besoin de contrôler leurs moindres propos, car leur carrière ne dépend pas de l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes.

La demande du jeune militant n'était pas prévue au programme. On sent une petite hésitation de la part des deux ténors, accentuée par le fait que le militant en question a une particularité qui n'échappe à aucun protagoniste de la scène et qui finira par être énoncée haut et fort : il est "arabe". En réalité, Amine Benalia-Brouch est issu d'un couple mixte, son père est algérien et sa mère portugaise. Mais seule l'origine arabe va poser problème dans cette histoire.

Fixer sur une même photo un jeune "issu de l'immigration" et le ministre de l'intérieur, qui a été aussi le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, est en soi un événement. C'est ce qui explique l'effervescence que l'on constate au sein du petit groupe des militants landais. Néanmoins, étant donné que tout ce qui touche de près ou de loin à l'immigration suscite en France des réactions passionnelles, les deux "pros" de la politique que sont Hortefeux et Copé ont bien compris que la situation n'était pas sans risques.

On constate d'ailleurs une certaine gêne chez le ministre. Le fils de banquier de Neuilly, qui a grandi dans une ville qui ne compte aucun HLM et fait ses études à l'école (privée) Saint-Jean-de-Passy, se trouve tout à coup serré de près par un "jeune populaire" de l'UMP, issu de l'immigration de surcroît, sous le regard quelque peu goguenard des compagnons landais. La façon habituelle d'échapper à une situation embarrassante, c'est d'en plaisanter. C'est ce que fait Brice Hortefeux avec un premier mot d'esprit évoquant l'avarice légendaire des Auvergnats. Copé reprend la balle au bond en s'efforçant de focaliser la conversation sur l'identité auvergnate problématique du ministre. Peine perdue. C'est Amine qui capte tous les regards.

Lorsque les trois principaux protagonistes prennent la pose pour la photo, les commentaires joyeux fusent autour d'eux. Amine reçoit un soutien chaleureux de la part de ses amis, hommes et femmes, situés face à lui (plusieurs d'entre eux, dont une femme, disent sur un ton admiratif : "Oh Amine !... Amine ! Amine !...") A ce moment précis, c'est l'identité landaise d'Amine qui prime. Il est perçu par les militants de base comme leur représentant. Ils sont fiers que l'un des leurs soit aux côtés des deux ténors de leur parti. Les images laissent transparaître un court moment de fraternité et de sociabilité populaires.

Mais brutalement une autre logique s'impose. Des propos politiques viennent en effet se greffer sur la scène. On entend quelqu'un affirmer : "Ça, c'est l'intégration !" Puis un autre participant, invisible à l'écran, enchaîne : "Lui (en parlant d'Amine), il parle arabe." Cette phrase est perçue comme une mise en question de la bonne intégration d'Amine. Sans doute que, pour les militants de l'UMP, on ne peut pas être "intégré" et parler l'arabe.

C'est pourquoi Copé intervient à nouveau en s'efforçant cette fois de focaliser l'attention sur l'ennemi socialiste. Commentant les propos qui viennent d'être tenus, il dit à l'intention d'Amine, en le vouvoyant : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés."

Mais une autre intervenante (sans doute la secrétaire départementale UMP des Landes), soucieuse de prouver qu'Amine est "vraiment" intégré, se livre à une surenchère révélatrice des préjugés qui règnent dans ce parti : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de l'alcool." Et joignant le geste à la parole, sans doute pour féliciter le jeune homme d'avoir fait autant d'efforts pour devenir "comme nous", elle se rapproche de lui et lui fait la bise.

Ce commentaire et ce geste suscitent un surcroît de rires et l'approbation générale. Il semble donc que tout le monde soit d'accord pour penser que l'intégration puisse être définie à partir de critères religieux, et pour considérer que la seule communauté qui pose problème à cet égard, ce sont les musulmans. C'est dans ce contexte précis, de rigolade franchouillarde, dans ce moment de "déconne" (comme dira Jean-François Copé) que Brice Hortefeux donne un deuxième aperçu de l'étendue de son humour. Au lieu de critiquer les stéréotypes qui viennent d'être énoncés, il affirme à propos d'Amine : "Il ne correspond pas du tout au prototype, alors." Ce qui revient à affirmer qu'il existerait un "prototype" de l'Arabe, défini de manière quasi exclusive par son appartenance religieuse (islam) et par le respect des interdits alimentaires (le porc, l'alc

Cette caution ministérielle provoque un redoublement des rires, les langues se délient, et "tout le monde se lâche", comme on dit. On voit alors une autre femme, la cinquantaine, voisine de la secrétaire fédérale, se rapprocher d'Amine, lui tapoter la joue. Dans un commentaire à l'intention du ministre, elle affirme : "C'est notre petit Arabe ! On l'aime bien." Cette réflexion, qui se situe dans le droit-fil du paternalisme colonial, montre comment le parti présidentiel conçoit la "diversité"

Là encore, au lieu de prendre ses distances à l'égard de propos sans doute affectueux, mais d'une condescendance insupportable, le ministre ne peut pas s'empêcher de gratifier l'assistance d'une nouvelle plaisanterie, qui sonne comme un verdict définitif de sociologie spontanée sur "les Arabes" : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." Lorsqu'on replace ces propos dans leur contexte, leur sens ne fait plus aucun doute. N'en déplaise à M. Guaino.

Le problème que pose l'hypermédiatisation de ce genre d'affaires, c'est qu'elle enferme la question du racisme dans une logique de fait divers : un coupable, une victime et des millions de juges. Même les associations antiracistes s'inscrivent dans la logique du procès ou de la repentance. Il serait temps d'élever le débat au-delà des questions de personnes, et des protestations morales, pour s'interroger sur la dimension proprement politique de ces affaires.

L'intérêt de cette séquence vidéo est de nous montrer les effets pratiques, "incorporés" pourrait-on dire, de la politique identitaire mise en oeuvre par le candidat de l'UMP lors des présidentielles de 2007. On y voit clairement comment fonctionnent, au sein du parti qui gouverne aujourd'hui la France, des automatismes de pensée (de l'intégration, on passe aux Arabes, puis aux musulmans, pour finir en affirmant : "C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes").

Le fait que toute cette scène ait été placée sous le signe de l'humour est extrêmement révélateur de cet inconscient politique. Dès que la censure s'affaiblit, dès que la situation n'est plus complètement "sous contrôle", les stéréotypes ressurgissent immédiatement.

Nous avons été nombreux à protester contre le ministère de l'immigration et de l'identité nationale, créé par Nicolas Sarkozy pour rallier les suffrages du FN, parce que nous étions convaincus que le simple fait d'associer les mots "immigration" et "identité nationale" ne pouvait que conforter les préjugés d'une partie de la population à l'égard des Français issus de l'immigration. Cette séquence vidéo confirme hélas nos inquiétudes.

L'UMP a fondé sa stratégie politique sur l'ethnicisation des rapports sociaux, ce qui aboutit à enfermer les individus dans leurs origines ou leur couleur de peau. La célébration de "nos petits Arabes" bien intégrés - auxquels on accorde un strapontin gouvernemental quand ils font partie de l'élite, afin qu'ils fournissent tous les brevets d'antiracisme dont le pouvoir a besoin - va de pair avec la stigmatisation de ceux d'entre eux qui appartiennent aux classes populaires. Ce sont les deux facettes de cette politique identitaire que donnent à voir les images diffusées par le site Internet du Monde.


Bonne lecture aux sarkozystes de Terre de Haut, qu'ils le veuillent ou pas ils sont acteurs de cette politique...Un jour  pas trés éloigné ,ils devront s'expliquer (toto de bahia) .

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 18:04
Portrait de Autist Reading

De Autist Reading

Plombier/Electricien | 23H56 | 28/06/2009 | Permalien

ON S'EN DOUTAIT

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 18:03
 La Une osée à souhait de Charlie Hebdo : "Exclusif le sujet du bac de philo : comment sucer la droite sans trahir la gauche ?". Assez vague pour que beaucoup se sentent visés...


commentaire perso: il  n'y a pas que  l'argent a droite...hé! le 69 aussi!
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  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
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