Le jeudi 6 juin, l'armée russe effectuait le quatrième test de son dernier prototype de missile balistique intercontinental de nouvelle génération, le Rubej (littéralement : frontière). Amené à remplacer le Yars et le Topol-M, le Rubej a été développé spécifiquement pour contrer la menace que représente le bouclier anti-missile que l'OTAN tente de déployer aux frontières de la Russie : en Europe, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. Pour chacune de ces régions, le prétexte est tout trouvé : défendre les pays membres de l'OTAN en Europe, contrer les menaces nucléaires iranienne (soi-disant) et nord-coréenne dans les deux autres régions.
En réalité, le programme extrêmement coûteux développé par l'OTAN, et essentiellement par le Pentagone, vise à établir un bouclier anti-missile hégémonique sur l'ensemble du globe : dans une lettre adressée à l'Agende de défense antimissile, les chercheurs David Montague et Walter Slocombe, membres de la Commission du Conseil national de la recherche sur l'évaluation des concepts et systèmes pour la défense antimissile états-unienne en phase de propulsion en comparaison d'autres alternatives, détaillent les raisons pour lesquelles ce programme est démesuré et loin d'être adapté aux menaces que pourraient éventuellement représenter l'Iran et la Corée du nord ; une défense efficace comprendrait uniquement le déploiement d'intercepteurs dans le nord-est des États-Unis et en Alaska, la mise en place de cinq radars au Royaume-Uni, au Massachusetts, au Groenland, au Dakota du Nord et en Alaska et l'acquisition de quelques nouveaux intercepteurs pour renforcer les sites d'Alaska et de Californie. Bien moins coûteux et surtout, bien moins invasif et menaçant pour la Russie, ce programme continue d'être ignoré par le Pentagone.
Malgré les incessantes sollicitations de l'armée russe, l'OTAN persiste à refuser non seulement de créer un bouclier anti-missile commun avec la Russie, chacun ayant à charge sa zone géographique d'influence, mais surtout n'a jamais daigné donné de garanties légales à la Russie lui indiquant que ce bouclier ne la visait pas – de telles garanties auraient permis à l'armée russe de visiter les installations du bouclier de l'OTAN.
Désespéré par l'absence de coopération de l'OTAN, l'état-major russe a alors pris les devants en lançant le développement d'une nouvelle génération de missiles balistiques intercontinentaux capables en théorie de percer n'importe quel bouclier que l'OTAN pourrait déployer. D'après certaines sources militaires, le secret du Rubej résiderait dans la formule du propergol solide utilisé pour la propulsion, permettant une accélération plus importante lors de la phase ascendante et rendant ainsi la trajectoire du missile beaucoup moins prévisible. Les différentes ogives seraient par ailleurs munies chacune d'un moteur, permettant des manœuvres complexes en phase descendante.
Le dernier test du Rubej a donc été un succès : toutes les ogives ont détruit leur cible. Un dernier test reste néanmoins nécessaire afin de confirmer son entière fonctionnalité, celui-ci devant avoir lieu avant la fin de l'année 2013. D'après le général Zarudnitski, le premier régiment de Rubej sera déployé au début de l'année 2014, bien avant que l'OTAN ait pu mettre en place les phases 3 et 4 de son bouclier anti-missile, prévues au-delà de 2017, celles qui, notamment, inquiétaient la Russie. L'état-major russe a l'air particulièrement confiant vis-à-vis de son dernier missile : le vice-premier ministre et ancien ambassadeur auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, a ainsi déclaré que « les systèmes de défense antimissile américains actuels ou futurs ne seront pas en mesure d'empêcher ce missile de détruire sa cible. »
Les différents tests de missiles balistiques intercontinentaux de nouvelle génération qu'a effectué la Russie jusque-là avaient deux trajectoires principales : de la région d'Arkhangelsk vers la région du Katmtchatka et de la région d'Astrakhan vers la région de Balkhash (au Kazakhstan). Si la première couvre une distance de 6 000 km, usuelle pour un missile intercontinental, la seconde ne couvre qu'une distance de 2 000 km. Plusieurs tests ont été effectués sur cette distance et cela soulève deux questions essentielles :
- Pourquoi utiliser un missile intercontinental sur une distance aussi réduite que 2 000 km ?
- Quelles sont les cibles potentielles correspondant à une telle distance ?
À la première question, on peut envisager que ce soit pour percer un éventuel bouclier antimissile aux frontières de la Russie : le Rubej ferait ainsi office de missile multi-usages, missile de portée moyenne et intercontinental. À la seconde, on peut supposer que tous les pays accueillant une composante du bouclier global de l'OTAN deviennent des cibles potentielles pour la Russie, et la liste des prétendants est plutôt longue, même à une distance de 2 000 km des frontières russes.
Cela lui confère également un argument de poids supplémentaire dans l'éventualité d'une vive dégradation de la situation au Moyen-Orient : quel que soit le nombre d'intercepteurs déployés chez les potentiels collaborateurs, en Turquie, en Arabie Saoudite, au Koweït, au Bahreïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis ou à Oman, plus personne n'est à l'abri de l'ours russe, pas même la Terre sainte.
Nous vivons dans ce monde. Un monde où notre pensée et notre jugement sont sérieusement conditionnés, un monde qui annule le raisonnement rationnel et va même jusqu'à nous faire sentir anormal d'avoir des doutes. Notre seule bouée de sauvetage pour conserver notre cerveau en santé, c'est de toujours s'accrocher aux faits.
Est-il concevable pour vous, vous qui avez du vécu et qui avez vu dans votre vie des criminels en fuite, des chasses policières, des événements majeurs, la crise d'octobre, le 11 septembre, les attaques de Londres, de Madrid, de Waco, est-il concevable pour vous qu'un jeune homme de 19 ans, visiblement blessé et sans armes puisse avoir fait sortir tout ce gratin d'armes et de militaires ?
Comment est-ce possible qu'un jeune homme de 19 ans ayant posé des bombes à Boston, dévalise un dépanneur ? Comment est-ce possible qu'après le meurtre d'un policier et le vol d'un véhicule cet individu et son frère « extrêmement dangereux » aient pu relâcher indemne le propriétaire après 30 minutes de fuite. Comment est-ce possible que ces individus avec leurs seuls sacs à dos aient pu nourrir une fusillade de deux cents projectiles et mêmes d'explosifs et de grenades "home made" dit-on ? (À 20min15 sec : 200 coups de feu, hand made grenade, explosives...)
Comment est-ce possible que ce jeune sérieusement blessé ait pu s'enfuir en ne laissant aucune trace de sang (on dit avoir découvert des vêtements très ensanglantés près du bateau où il était caché).
Comment peut-on imaginer un terroriste « dangereux » qui ne prend pas un seul otage ? La prise d'otage est l'unique et le seul recours d'un terroriste traqué. Même blessé, un terroriste dangereux peut vous prendre en otage.
..."Il est clair que la sortie de tout cet incroyable arsenal militaire et de ces 9000 policiers et soldats armés est totalement aberrant et défie toute intelligence humaine. Mais malgré que cela défie l'intelligence humaine, nous l'acceptons comme étant "normal". Certains manipulateurs de conscience et de jugements possèdent l'art de tout nous expliquer et de tout nous "normaliser". Notre cerveau est mis à l'arrêt et nos pensées leur appartiennent. Nous en venons même à nous sentir anormaux de remettre en question.
Pour terminer, je vous invite à écouter la mère des deux frères. Elle a été interviewée par la télé russe.
Lorsqu'on entend ce témoignage et qu'on se voit analyser l'événement, on ressent une lutte intérieure nous disant que nous avons tort de mettre en doute la bonne foi des autorités US et une voix nous dit que la mère est soi dans le coup ou soi aveugle du fanatisme de ses fils dont elle affirme être très près. Notre cerveau est conditionné. Nous devenons insensibles au monde réel et nous vivons dans ce monde virtuel meublé de bons totalement purs et sans taches, comme tous ces bons policiers qui nous ont fait des « press conferences » (opérations psychologiques) et qui luttent vaillamment contre ces criminels sans cœur et plein de ce fanatisme islamique en guerre contre notre liberté et notre mode de vie enviable.
Le seul rempart à cette manipulation est d'en être conscient.
Serge Charbonneau
Québec
P.S. : Comme on ajuste l'histoire pour que le scénario puisse se tenir il est possible que les liens qui fonctionnaient lors de l'écriture de cet article deviennent inopérants rapidement si ceux-ci nous amènent trop éloquemment vers le questionnement."
Le PS nous avait prévenu : "Le changement, c'est maintenant !" Le seul grand changement en vue, à vrai dire, semblait être, jusqu'à ces derniers jours, le "mariage pour tous" ; mais comme chacun sait, un changement visible peut en cacher un autre, moins visible, mais autrement plus important.
Lundi 4 février 2013, une dépêche de l'agence Reuters est tombée :
"L'Union européenne a levé lundi les restrictions qu'elle faisait peser sur l'importation de plusieurs viandes américaines, une décision constituant le premier pas vers un accord de libre-échange qui concernerait près de la moitié de la production mondiale. [...]
L'interdiction des importations de porcs vivants et de viande de boeuf lavée dans l'acide lactique, justifiée par des objections de l'UE sur les conditions d'élevage et d'hygiène dans la production de viande aux Etats-Unis, doit être levée le 25 février.
Une visite du commissaire européen au Commerce Karel De Gucht à Washington est prévue mardi pour mettre un point final à un rapport conjoint UE-US qui doit recommander un renforcement des négociations sur le libre-échange.
Selon les calculs de la Commission européenne, cet accord pourrait apporter 65 milliards d'euros supplémentaires par an à la croissance européenne, une hausse de 0,5% du PIB européen."
C'est le retour de ce serpent de mer qu'est le projet de Grand Marché Transatlantique. Retour discret, il est vrai. Jean-Luc Mélenchon s'est fendu le jour même d'un communiqué de presse où il appelle François Hollande à se prononcer contre ce "funeste projet". Ce qui inquiète le leader du Parti de gauche, c'est que "Angela Merkel assume enfin ce projet ultralibéral et atlantiste". En vérité, l'enthousiasme de la chancelière allemande ne date pas de cette semaine... Le 2 octobre 2006, Der Spiegel nous apprenait déjà qu'elle trouvait l'idée d'un marché transatlantique "fascinante".
Mélenchon écrit : "Depuis l’élection européenne de 2009, je m’oppose à ce projet porté par les eurocrates libéraux et protégé par le silence des élites". Il est vrai qu'il fut le seul homme politique français à médiatiser le sujet au moment de la campagne européenne, mais avec une discrétion tout de même surprenante. Une intervention rapide, le 21 avril 2009 au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV, et ce fut à peu près tout. La première ébauche du projet remonte pourtant à 1990, soit près de vingt ans avant les élections de 2009... (pour les détails, voir mon article du 4 mai 2009)
En vingt ans, ce sujet - pourtant fondamental - n'a jamais fait l'objet d'une réelle médiatisation, et certains journalistes ont même confessé, en 2009, n'en avoir jamais entendu parler. Ces jours-ci, des opposants inquiets se sont manifestés, ici ou là, tandis que le magazine Challenge nous annonçait que la France était "favorable à une zone de libre échange transatlantique", six mois après nous avoir déjà présenté le projet dans une enquête, certes tardive, la vaste zone de libre-échange devant devenir une réalité dès la mi-2014, mais mieux vaut tard que jamais.
France : nouvelle direction
Le gouvernement, par l'intermédiaire de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, vient donc tout juste de lancer une consultation auprès des entreprises françaises sur ce projet porté par Bruxelles, Washington et Berlin, et poussé par de multiples lobbys comme le Centre for European strategy, le think tank New Direction (parrainé par Margaret Thatcher) ou le Center for transatlantic relations. Selon la ministre, "un tel accord transatlantique serait particulièrement ambitieux. A eux deux, l'UE et les Etats-Unis représentent 40% du PIB mondial, 25% des exportations et 32% des importations." La consultation nationale, ouverte jusqu'au 1er mars, est accessible sur le site du ministère.
Les dirigeants français ont fait volte-face sur cette question, sans jamais s'en expliquer. En juillet 1995, Christine Chauvet, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur dans le gouvernement d'Alain Juppé, avait affirmé "l’opposition française au projet de zone de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis, défendu par l’administration américaine. « Ne soyons pas naïfs, a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse, cette initiative de libre-échange transatlantique est un des aspects de l’offensive commerciale américaine. » Selon Christine Chauvet, ce projet tire son origine dans le fait que « les Etats-Unis n’arrivent pas à résorber leur déficit commercial avec les pays asiatiques et qu’ils cherchent en conséquence de nouveaux débouchés en Europe »." Côté socialiste, on s'est longtemps opposé au projet, jusqu'à l’adoption, le 28 mai 2008, de la « Résolution du Parlement européen sur les relations transatlantiques ».
Le monde a certes changé, et ce qui paraissait mauvais hier, peut bien paraître adapté aujourd'hui. On aimerait seulement que les gens qui nous gouvernent nous l'expliquent eux-mêmes, car ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy avant lui, n'ont été élus sur ce projet. L'actuel locataire de l'Elysée a même placé Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation et du protectionnisme, en première ligne dans la lutte contre la désindustrialisation du pays ; ce qui n'empêche pas la France d'envisager maintenant "la libéralisation totale de l'accès aux marchés", qu'il s'agisse de biens, de services ou d'investissements, pour reprendre les mots de Ron Kirk, le représentant du Commerce américain chargé du dossier.
L'oligarchie en a rêvé, le PS l'a fait
Dans un récent article, le député québecois Amir Khadir (désigné le politicien le plus populaire au Québec) nous rappelle que le Grand Marché Transatlantique constitue le rêve des "grands groupes financiers et industriels". D'ailleurs, en octobre dernier, c'est le député UMP Olivier Dassault qui, dans Le Monde, se faisait le promoteur de ce grand chantier : "C'est ensemble qu'Américains et Européens trouveront une solution à la crise [...]. La solution pourrait être la création d'une véritable zone de libre-échange regroupant l'Union européenne et les Etats-Unis, voire l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena). Ce projet consisterait à tenter une synthèse de ce que chacun a de meilleur : la capacité d'innovation américaine alliée à celle des Etats européens d'offrir à leurs citoyens des conditions de vie et de développement personnel de très grande qualité. Un subtil dosage entre le dynamisme américain et l'humanisme européen. Nous avons besoin de la capacité américaine de tirer vers le haut les économies du reste de la planète. A nous ensuite de nous adapter pour profiter de ce nouveau cercle vertueux !"
Une alliance commerciale transatlantique serait ainsi, selon l'UMP et le PS, le meilleur remède à la crise. Et aussi le seul moyen de résister aux puissances que sont devenus la Chine, l'Inde, le Brésil, ou la Russie. Alors que les Brics optent pour le protectionnisme, l'Europe et les Etats-Unis semblent décidés à prendre le chemin inverse, et à ouvrir davantage leurs frontières. C'est un combat au moins autant idéologique que commercial ; il suffit de lire les propos très manichéens de l'économiste Pedro Schwartz, membre du think tank New Direction, pour s'en convaincre : "Ce n'est pas le moment de battre en retraite pour les amis du libre-échange - oserais-je dire, pour les amis de l'humanité. C'est l'heure de montrer au reste du monde combien la richesse peut provenir de l'approfondissement des relations économiques et commerciales entre les nations".
Des colibris et des hommes
Avant d'être les amis du genre humain, nos dirigeants pourraient commencer par être les amis de leurs propres peuples, en ne les tenant pas dans l'ignorance, en ne les mettant pas face au fait accompli, et en leur demandant leur avis sur l'immense construction de ce bloc euro-américain unifié. Mais depuis quand les oligarques seraient-ils les amis des masses qu'ils dominent et exploitent ? Face au Talon de fer, la masse ne peut compter que sur elle-même. Et c'est là qu'il est difficile d'être optimiste. Car si le projet de loi sur le "mariage pour tous" a fait descendre dans la rue - pour ou contre - plus d'un million de Français, pas un n'avait fait cet effort après le coup d'Etat du traité de Lisbonne. Les deux sujets ont certes leur importance, mais tandis que le premier a l'avantage d'être à la portée de tout le monde et de mobiliser de l'émotion (merveilleux sujet de diversion !), le second est plus ardu et ne fait guère appel qu'à de la réflexion. Il est à parier que le projet de Grand Marché Transatlantique, lorsqu'il finira par être connu du plus grand nombre, laissera le peuple froid. Aucun débat n'aura eu lieu, le peuple n'aura pas eu à se prononcer. Le changement aura eu lieu. Sans lui. Contre lui, peut-être même.
Un sondage réalisé par l'IPSOS, le CEVIPOF, et la Fondation Jean Jaurès, paru dans Le Monde le 25 janvier 2013, nous apprend, entre autres choses, que les Français rejettent en bloc l’Europe, s’insurgent contre la mondialisation, et n’accordent plus aucun crédit aux politiques, ni aux médias. "L’écart entre le discours répété en boucle par les hommes politiques, journalistes, experts, etc… et l’attente des Français est devenu proprement sidérant. Il s’agit d’un véritable déni de réalité de la part des élites qui ont fait sécession d’avec le reste du pays", commente cette étude. On ne s'étonnera donc pas que les élites en question ne s'empressent pas de consulter le peuple. Déni de démocratie ? Certes, et le peuple ne s'y trompe pas : 72% des sondés estiment que « le système démocratique fonctionne plutôt mal en France », 62% pensent que les hommes et femmes politiques sont « corrompus pour la plupart », 82% qu’ils « agissent principalement pour leurs intérêts personnels » et 87% - là est l'inquiétant - sont d’avis que l’« on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». Face à l'échec, non pas tant de la "démocratie" (qui n'existe pas), que de l'oligarchie élective qui est la nôtre, les Français rêvent, nous dit-on, d'un chef, dont ils espèrent sans doute qu'il sera vertueux. Si l'on prend ce sondage au sérieux, il témoigne d'une très grande immaturité politique des Français, qui attendent qu'un homme providentiel vienne les sauver - au lieu de miser sur eux-mêmes, et sur la démocratie qu'il leur reste à construire.
Surveiller les gouvernements et les oligarchies, les dénoncer et les interpeller, sans relâche, et s'informer mutuellement, via le Net, c'est le début de la démocratie. Faire chacun sa part, même si elle paraît minime et insuffisante, pour qu'un jour peut-être les colibris viennent à bout de l'incendie.
Afin d'éviter le naufrage de son petit sous marin jaune( ainsi chantaient les beatles)je recommande a monsieur Brown d'aller prendre conseil auprès d'un expert auvergnat de la Water closer and Ciné ,sis place Beauvau, au pays du béret blond et de la braguette rose.
Perfide Albion.
Tension en Haïti. Des coups de feu ont retenti mercredi, trois semaines après le séisme, comme en témoignaient les centaines de manifestants qui défilaient près de Port-au-Prince pour tancer les autorités et demander de la nourriture.
Plusieurs coups de feu ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi à Pétion-Ville, dans la banlieue de la capitale, où quelque 300 Haïtiens manifestaient dans la matinée devant la mairie, dans une atmosphère tendue, pour réclamer nourriture, travail et la possibilité pour les enfants de retourner à l'école.
"Le gouvernement haïtien n'a rien fait pour nous, nous n'avons pas trouvé de travail. Ils ne nous ont pas donné la nourriture qu'il faut", a déclaré Sandrac Baptiste, l'un des manifestants.
De rares policiers étaient visibles autour du cortège qui a ensuite dévalé en courant une rue adjacente. Un des manifestants s'est avancé, un bloc de ciment à la main, et a crié qu'il était prêt à se battre. "Si la police tire sur nous, nous mettrons le feu", ont répondu en choeur les manifestants.
Pour la première fois depuis le séisme, des habitants se montraient hostiles à l'égard des journalistes étrangers, leur demandant de quitter les lieux. Mardi, un photographe a été agressé au couteau et dévalisé, près du marché en Fer, au centre-ville de la capitale. Une autre équipe de reporters séjournant dans un hôtel de Pétion-Ville a remarqué qu'un individu s'enquérait de leur numéro de chambre.
Un rassemblement de moindre importance avait réuni, mardi, une cinquantaine de manifestants devant la Direction de la police judiciaire (DCPJ) où siège temporairement le gouvernement haïtien.
"A bas Préval!", criaient les manifestants, désignant le président haïtien, René Préval, qui s'est rarement adressé à son peuple depuis le séisme.
"On n'a pas de tente. On n'a pas de nourriture", protestait l'un d'entre eux, Bousiquot Widmack, tandis que d'autres manifestants, se disant employés de sociétés publiques, assuraient qu'ils n'étaient plus payés, que leurs maisons s'étaient effondrées et qu'ils vivaient désormais dans la rue.
Les médecins continuent à panser les plaies
Un groupe armé a tenté, en vain, d'attaquer samedi un convoi d'aide alimentaire escorté par la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah), a annoncé mardi l'ONU, estimant que la situation sécuritaire reste "stable mais potentiellement volatile".
Pendant ce temps, associations et médecins s'affairaient à Port-au-Prince pour tenter de panser les plaies de la faim et de la douleur.
"Des gens qui se tordent de douleur, qui grimacent, qui pleurent, qui ne peuvent pas bouger tellement ils ont mal, qui ne vivent que par la douleur. Le problème de la douleur n'est pas résolu du tout", a indiqué le Dr Alain Serrie, président fondateur de Douleurs sans frontières, de retour à Paris.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est félicité d'avoir récolté près de 230 millions de dollars pour aider Haïti, estimant que le coût global de son intervention pourrait dépasser 800 millions de dollars.
"Le monde a sauvé beaucoup de vies en Haïti", a déclaré la directrice du PAM, Josette Sheeran.