Qui se cache derrière le poète éponyme L'archipélien ...Par respect pour mes lecteurs de la cour des braves, j'ai decidé de lever un petit coin du voile, à travers la redaction d'une autobiographie non exhaustive...Histoire de garder intact mon jardin secret.
Né, JOYEUX BELENUS Jean- Antoine Alias "Gain" ou " Jean claude à Germaine", il y a de cela 59 ans (un 17 janvier 1954) ,de l'union libre entre un marin-pêcheur(s) et une jeune fille mère sans aucune dote. Marié à une Saint Claudienne depuis 1982; il est père de trois enfants: jenny ,jessica et Théomethis .
Sa jeunesse est marquée par une succession de ruptures atténuées par la présence bienveillante de ses grands parents maternels " PAPAUL et MANTINE ", et d'une grande tante FANFANN. Enfant de la courdesbraves, il ne pouvait trouver là une meilleure école pour nourrir son imaginaire et se forger le caractère nécessaire à la cicatrisation réussie de sa blessure originelle.
En 1965 , il fait la triste expérience de l'éducation par la contrainte du corps et de la parole. Préadolescent "dezodiè"(turbulent) il est extrait de sa classe, devant ses camarades, par les gendarmes de la brigade de Terre de Haut -châtiment suprême doloris- et remis à son père ; il lui est reproché d'avoir resquiller une séance cinématographique suspendu au toit du cinéma le "SPHINX" , appartenant à Monsieur Robert Azincourt...
En 1967, suite à l' obtention de son CEP( Certificat ), il se retrouve en 5eme au Collège de Terre de Haut. Mais son cursus scolaire dans le secondaire prend brutalement fin en 1969 . Contraint à la vie active par son père - propriétaire éleveur de caprins et de bovins- qui s'oppose au choix de son orientation au Lycee Agricole de Baie -Mahault . Pour lui (le pater familias ) cette proposition d'orientation n'est ni plus ni moins qu'un vulgaire pied de nez d'un professeur de maths, Monsieur ALLARD.
Son professeur de Français , monsieur Jean yves COURANT, ayant decelé en lui une ame de poète ; il se ravise vite ,sous le poids des corvées, d'exprimer par écrits ses émotions et ses ressentis; se contentant de les declamer dans les falaises loin des sarcasmes familiaux.
En 1971 , l'adolescent a gagné en hardiesse , il insupporte de plus en plus les contraintes et les brimades ; suite à une antépénultieme rabrouade de son géniteur , il fugue pendant une semaine... Passe ses journées dans les bois de Grande Ravine en se délectant de baies sauvages ; et ,le soir venu , trouve refuge dans un cabanon de Rodrigue...
Cet épisode lui inspire le poème : Limbes (le fainéant contrarié); extrait ci dessous:
Père !
Pour m'avoir , un jour, comparé
A cet autre fils adulé
Noctambule d'un soir
Loin ses chaines brisées
Et tes mains acérées.
Revolte !
Desirs au centuple
D'enfance expurgée
De sa sève maternelle.
Ces lieux ou j'ai pleuré
Hauts le coeur de joie
Ma fugue consonmée...
La brouille entre père et fils durera plus de 10 ans; durant lesquels "ce fainéant contrarié" s'emploiera de rattraper le temps perdu...Marin pêcheur occasionnel avec " z'enfant à Roger et z'enfant a Todorit ", il quitte son ile en 1973 pour effectuer son Service Militaire au SMA de Guadeloupe. Affecté sur "le Sapotille" un caboteur militaire assurant le ravitaillement de la caserne de Terre de bas, en charge de la construction d'un aérodrome jamais achevé...Au terme de son service obligatoire, il est promu sergent mais, il renonce à une carriere militaire , du fait de son instinct d' homme " free lance" épris liberté. Il survit en faisant de petits boulots de réprésentant multi carte : livres, assurances.
De retour, en Aout 1976, aux Saintes , il retrouve son capitaine d'unité du SMA, un st cyrien en rupture avec la discipline .Celui-ci lui propose un poste de matelot sur son voilier "Le Silver Heel" . Pendant des mois il s'adonne à des Charters entre Martinique et les iles Grenadines...En 1977, il rentre en Guadeloupe, pour un emploi de vendeur à HORS BORD Guadeloupe des etablissements PETRELLUZZI ;Il réside aux Abymes aupres d'un cousin Tino JOYEUX DUVERNAY enfant de la cour des braves comme lui .
Autodidacte, il se fixe des challenges et il y parvient : Capacitaire en droit (1979) .Deug droit (1981). En 1981 sa rencontre avec le Docteur Eugene L'ETANG, Maire et Conseiller General des Saintes, donne une nouvelle orientation à son existence: il obtient un poste d'éducateur stagiaire au centre Jean Bosco de DESHAIES . De 1984 à 1988 il effectue sa formation d'educateur spécialisé à l' IFMES Martinique et obtient son DEES . ..En 1990, il est admis au concours d'éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse. Après une année de formation à VAUCRESSON et à VERDUN il est nommé, à sa demande ,dans son département d'origine.
Apres plus de trente ans de vie professionnelle, en qualité de travailleur social, au service des jeunes guadeloupeens , il a vu ,au fil du temps, les pratiques perdre de leur qualité d'écoute et d'empathie, éléments pédagogiques indispensables à l'etablissement de la relation de confiance aidant /aidé; sans laquelle aucune action educative ne pourrait se prevaloir d'etre réparatrice et libératrice . Aujourd'hui, le metier d'éducateur a perdu de son élan sacerdocal - Contraint par des annees d'ideologie punitive exclusive - . L'éducateur PJJ n'est plus qu'un agent de probation déconsidéré , en charge de mesures préfabriquées: TIG( travail d'interet général) Reparation, Stage civique, Stage de citoyenneté...Dans lesquelles la part de subjectivité de la parole de l'usager , le questionnement de l'éducateur sont perçus comme attentatoire à l'omniscience de la hièrarchie.
Dans quelques mois l 'archipélien sera rayé des cadres pour cause de depart en retraite.Il n-ignore pas qu'il fait partie d'une catégorie d'educateur en voie d'extinction à la PJJ. Puissent les nouveaux se rendre compte que l'obeissance n'est ni une qualité et encore moins une compétence...Se plait til de repeter.