J'ai participé récemment à une réunion en vue des élections municipales. Il n' a été question, pendant tout le début, que de la stratégie face au FN. L'avis général étant que si le FN avait
présenté une liste (ce n'est pas le cas), elle aurait eu des chances d'arriver en tête.
J’habite une ville de province assez tranquille, alors j'imagine le même genre de réunion à Marseille, par exemple. Comment en est-on arrivé là ?
1934/2014 : les mêmes causes produisent les mêmes effets : une crise qui vient des Etats-Unis, le pouvoir d'achat en berne, le sentiment d'abandon des classes moyennes... Mais aussi
des facteurs nouveaux (et à mon avis aggravants) par rapport à l'entre deux guerres : l'intégration de la France dans une usine à gaz dirigée par des technocrates, composée de 27 pays
n'ayant ni la même histoire, ni la même économie, ni le même niveau de protection sociale, la disparition de nos frontières et de notre monnaie nationale, rendant impossible la lutte
contre les délocalisations (interdite par les Traités européens), la régulation des flux migratoires et l'effet de levier d'une politique monétaire souveraine : la balance commerciale de
la France est en déficit chronique depuis des années, contrairement à celle de l'Allemagne qui profite d'un euro fort.
Pourquoi, aussi bien la Droite que la Gauche laisse-t-elle au Front national le monopole de la défense de valeurs légitimes incarnées jadis par le gaullisme et le socialisme de Jaurès ("La
nation est le seul bien des pauvres") : la nation, l'Ecole républicaine, la laïcité... ?
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Je suis né en 1950 et je n'ai jamais été aussi inquiet (même au moment de la menace de putsch des généraux d'Alger et de la crise des missiles de Cuba).
Dans les années 60, du temps du général de Gaulle, Le Pen, c'était un type bizarre avec un bandeau sur l’œil et 2% d'intentions de vote. Autant dire rien du tout. Le Pen, aujourd'hui, c'est une
machine de guerre, un vivier électoral et un réseau de sympathisants, y compris dans la haute administration, qui a franchi la barre du 2ème tour des présidentielles en 2002 et qui, à travers
sa fille (le FN relooké) risque de faire un carton.
C'est formidable, non ? Alors que l'on nous dit que la France ne cesse de faire des progrès, qu'il y a plein de chouettes "avancées sociétales", que l'Union européenne, c'est le plein
emploi, la prospérité, la paix, la démocratie...
J'ai le souvenir d'un discours de Georges Pompidou promettant aux Français que s'il y a avait plus de 500 000 chômeurs en France, il démissionnerait. Le seuil de 500 000 chômeurs n'a pas été
atteint de son vivant, mais Pompidou a supprimé le privilège de la Banque de France de prêter à l’État sans intérêts et la dette a commencé à ce moment-là (auprès des banques privés, je le
rappelle, et nous ne payons que les intérêts, une dette que nous léguons à nos enfants, à nos petits-enfants, in secula seculorum). Le chômage a commencé sous VGE et n'a fait que
croître et embellir sous Mitterrand (qui a favorisé par calcul la montée du FN contre la Droite traditionnelle).
Contrairement à ce que nous racote François Hollande, la crise est devant, pas derrière et il y a une relation entre la crise et la montée de l'Extrême-Droite. Si bien que crier au
fascisme, comme le fait Edwy Plenel et viser le seul M. Valls, sans s'interroger sur les causes de la catastrophe est dramatiquement irresponsable. M. Valls est dépassé, comme tous
les membres du Gouvernement, parce que la politique de la France se fait désormais à la corbeille (dématérialisée) et que la France, "non pays" désormais sans frontières et sans
monnaie, n'est plus gouvernée à Paris.