Avant l'intervention du chef de l'Etat ce dimanche soir, les éditorialistes ont souvent expliqué que Nicolas Sarkozy pourrait s'inspirer de l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui, confronté à sa grande impopularité, avait décidé en 2004 de jouer le tout pour le tout en infligeant un choc économique à son pays. Et, effectivement, le président a cité le socialiste allemand pour justifier sa décision d'augmenter la TVA et d'alléger conjointement les cotisations patronales. Problème, c'est bien Angela Merkel qui a instauré cette mesure.
Invité à se justifier sur la "TVA sociale" - une augmentation de 1,6 point de la TVA afin de financer la protection sociale -, Nicolas Sarkozy a pris l'exemple allemand : le dispositif , "nos amis allemands l'ont fait en 2004" et c'est à un "un socialiste", Gerhard Schröder que l'on doit cela, a assuré le chef de l'Etat devant Claire Chazal et Laurent Delahousse. manière de dire que le candidat du Parti socialiste François Hollande ne devrait pas critiquer le projet, dont la mise en place a été fixée au 1er octobre. Si le président cite souvent en exemple le voisin d'outre-Rhin, cette fois-ci, il s'est trompé. La TVA sociale allemande, qui a fait passer la taxe de 16 à 19%, est l'une des premières actions de la coalition du 12 novembre 2005 d'Angela Merkel. Elle a été mise en oeuvre au 1er janvier 2007 (lire ici l'analyse des économistes Éric Heyer, Paola Monperrus-Veroni et Xavier Timbeau).