Je recevais un homme un jour qui était l’incarnation du manque d’intrusivité envers les femmes. Il était fier de dire combien il admirait les féministes. Qu’il était doux et respectueux, qu’il ne se voulait pas dominant, car cela équivaudrait à avilir la femme.
Il était en relation depuis une quinzaine d’années avec une femme qui ne désirait plus faire l’amour depuis sept ou huit ans, même si elle disait ne pas être éteinte sexuellement et se masturbait de temps en temps. Cette femme exerçait un fort contrôle dans leur relation. C’est elle qui avait toujours décidé l’heure à laquelle ils pouvaient avoir des relations sexuelles. C’est-à-dire, jamais le jour, parce qu’elle ne se sentait pas fraîche, toujours le soir, après le dernier pipi du chien vers les 11 heures du soir, alors que lui n’était pas dans le meilleur de sa forme. Mais, rien à faire, quand elle disait « non », c’était « non ».
En questionnant l’enfance et la jeunesse de cet homme, j’ai appris qu’il était le seul garçon de la maison avec quatre sœurs. Son père, un homme parfois colérique, était très souvent absent de la maison à cause de son travail. Heureusement, car lorsqu’il a pris sa retraite, son épouse lui fît comprendre qu’il devait rester dans son coin et ne rien dire. Et oui, il semble que des couples comme cela existent. Il faut ajouter que cet homme a préféré se laisser mourir plutôt que de se faire soigner pour un cancer.
Tout devenait de plus en plus facile de comprendre que cet homme n’avait jamais eu de modèle masculin auprès de lui, mais qu’au contraire, il avait été élevé par une mère contrôlante et dominatrice à qui il avait cherché à plaire, comme à toutes les femmes de la maison. Cet homme démontrait pourtant une belle agressivité dans d’autres sphères de sa vie, mais avec les femmes, tout était différent. Il le constatait bien.
Son attitude envers sa partenaire ne stimulait plus son désir à elle, une femme également très contrôlante . En fait, ce qui est souvent paradoxal chez les femmes, même les plus affirmatives, c’est qu’elles ont besoin d’un homme qui se tienne debout pour le désirer et non d’un homme qui fait ses quatre volontés. Ce qui ne signifie pas que les femmes n’apprécient pas la douceur, la tendresse et l’affection des hommes capables de s’imposer et de se respecter dans un couple. Là est la vraie égalité.
Alors, si vous souhaitez être respecté, désiré et aimé messieurs, sachez vous respecter vous-mêmes tout en étant ouverts à écouter le point de vue de votre partenaire. Et surtout, ne soyez pas un « yesman », car vous risqueriez de récolter le sort que l’on réserve aux carpettes. Je vous assure que c’est la réalité, même si mes propos vous semblent durs à entendre.
Nicole Audette, sexologue
Spécialiste du traitement de l’éjaculation précoce.