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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 20:08

Tout était en place pour que le Mali s’effondre et que le Sahel explose. Affaibli par les politiques d’austérité du FMI, longtemps paralysé par la Françafrique, victime du réchauffement climatique et de multiples sécheresses, le Mali est devenu l’une des pièces centrales du nouveau grand jeu sahélien. Revendication touarègue, djihadistes enrichis par le narcotrafic, déstabilisation libyenne et ambiguïtés algériennes, financements occultes saoudiens, stratégie à court terme des États-Unis et de l’Union européenne... Voici toutes les raisons de la guerre.

Nous sommes en 1960, le Mali accède à l’indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d’entamer une profonde réforme agraire avant d’être renversé en 1968 lors d’un coup d’état mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. Durant les vingt-trois ans d’un règne sanglant, ce dernier bénéficiera constamment du soutien de tous les gouvernements français. La Françafrique dans toute sa laideur. Moussa Traoré recevra également le soutien du FMI et de la Banque Mondiale dont il appliquera les directives de « plans d’ajustement structurel ». Aggravant ainsi la situation économique et sociale de son pays.

Sécheresses, sous-développement et rébellion dans le nord

Moussa Traoré ne se contente pas d’appauvrir et d’affamer son peuple, il mène aussi une forte répression contre la minorité Touareg du Mali. Les Touaregs représentent environ 2 % de la population malienne [1]. Ils sont également présents au Niger, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Libye et en Algérie. Ils connaissent parfaitement toute la bande sahélienne et gardent, pour un grand nombre d’entre eux, un mode de vie nomade. Ils refusent d’être incorporés dans des structures étatiques et restreints par des frontières nationales qu’ils contestent. Et revendiquent le Nord Mali – l’Azawad – comme territoire indépendant. Une spécificité niée par le découpage des frontières coloniales. Les principales organisations armées touarègues sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine et un tout récent groupe issu de la scission de ce dernier, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dont le leader se revendique « malien et contre toute forme de terrorisme » [2]

Le réchauffement climatique

La longue lutte du « peuple du désert » s’analyse aussi par les enjeux climatiques : un siècle de détérioration des terres arables, grignotées par le désert malgré les « ceintures vertes », et de longues sécheresses, qui ont bouleversé le modèle pastoral des Touaregs. Les sécheresses de 1968, 1974 et 1985 affamèrent des milliers de Touaregs et les poussèrent dans les villes du sud du Mali. L’année 2012 n’a pas manqué à la règle et a été marquée par une grande sécheresse, amplifiée par le dérèglement climatique.

Peu de temps après le déclenchement de la deuxième rébellion touarègue de 1990, le dictateur Moussa Traoré est renversé par un autre militaire, Amadou Toumani Touré, dit ATT. Il met fin à la dictature ainsi qu’à la guerre contre la rébellion touarègue en signant les accords de Tamanrasset de 1992, qui prévoient la démilitarisation du nord, une décentralisation de l’État et des investissements pour aider au développement de la région, délaissée depuis deux décennies.

La dette et le FMI

C’était oublier la dette. La jeune démocratie malienne, menée par Alpha Oumar Konaré, est empêtrée dans le remboursement d’une dette de près de 3 milliards d’euros, équivalente au PIB annuel du pays. Une dette largement héritée de la dictature militaire : de 1968 à 2001, elle a été multipliée par 30 ! Près de 60 % des recettes fiscales du Mali servent à payer le service de la dette (l’emprunt et les taux d’intérêt) au FMI, empêchant le paiement des salaires, aggravant les inégalités territoriales et la pauvreté. Il faut attendre 2005, pour que le G8 décide d’annuler la moitié de la dette du Mali. Trop tard…

Les fourches caudines du FMI et de la Banque mondiale déstabilisent profondément la société malienne et ses paysans. Le pays perd sa souveraineté alimentaire : il importe les trois quarts des céréales qu’il consomme. Les maliens sont systématiquement poussés à l’exode : des villages vers les villes, du Mali vers la France. La diaspora malienne à l’étranger représente la première source de devises étrangères au Mali.

Malgré un Programme de soutien au développement du nord, doté de 300 millions d’euros, le gouvernement malien ne peut tenir ses engagements. Et en dépit de nouveaux accords de paix signés à Alger, les troubles s’intensifient à nouveau en 2006, puis en 2009. La rébellion touarègue, désormais alliée de circonstance de groupes armés islamistes venus d’Algérie, s’emparent de Kidal (Nord-est) et Menaka (région de Gao), entraînant le redéploiement des forces maliennes au Nord. L’escalade commence.

L’arrivée des djihadistes

De nouveaux acteurs contribuent à fragiliser encore davantage une région déjà explosive. Aux indépendantistes touaregs « laïcs », s’ajoutent des groupes « salafistes » et « djihadistes ». Le plus connu se fait appeler Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Essentiellement composé d’Algériens et de Mauritaniens, AQMI est né sur ce qui reste du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un mouvement initialement algérien, né pendant la guerre civile, encore plus radical que le Groupe islamique armé (GIA), et dont les liens avec les services secrets de ce pays ont toujours été troubles. AQMI et ses satellites se déplacent avec de l’essence qui ne peut venir que d’Algérie. Les mêmes routes voient transiter armes et matériel. Dont des missiles issus des arsenaux libyens après la chute du régime de Kadhafi en 2011.

Le Sahel : arrière-cour de Kadhafi et des généraux algériens

Le régime des généraux algériens considère le Sahel comme l’un de ses prés carrés stratégiques. Il n’a jamais stoppé son influence, directe ou indirecte, sur les 1 400 kilomètres de frontière que l’Algérie partage avec le Mali. Certains analystes comparent le double jeu des services secrets algériens dans le Sahel à l’attitude des services secrets pakistanais, vis-à-vis des talibans afghans.

L’Algérie n’est pas seule au Sahel. Elle s’est confrontée à l’influence de la Libye de Kadhafi. Pendant des années, le défunt colonel a poussé ses pions dans la région. Recevant par vagues successives une partie des combattants touaregs qu’il a soit intégrés à des unités spéciales libyennes, soit structurés autour de groupes touaregs spécifiques. En 1981, Kadhafi est à l’origine du mouvement fantoche « Front populaire pour la libération du Sahara ». « Pour manipuler les Touaregs, dont le MNLA, il suffisait à Kadhafi d’héberger dans ses hôtels quelques leaders touaregs pendant quelques jours, de boire un thé et du lait et puis de leur remettre des enveloppes pleines de dollars », raconte un ancien du mouvement.

Quand l’Europe finance indirectement les groupes armés

La Libye de Kadhafi a signé des accords avec l’Union européenne en vue de contenir les dizaines de milliers de migrants africains qui transitaient par la Libye pour tenter d’accéder aux côtes européennes. Avec l’aide de Frontex, l’agence quasi-militaire européenne de gestion des migrants, Kadhafi a non seulement créé des camps de rétention, mais il a généralisé les expulsions des migrants africains vers le désert. Du pain béni pour les filières de trafic humain, majoritairement contrôlées par les groupes armés et djihadistes sévissant dans le Sahel. Ce trafic demeure une source majeure de leur financement. Ces groupes ont ainsi pu continuer de s’armer au su et au vu des services de sécurité français, allemand ou italien présents légalement sur le territoire libyen.

Accaparement de terres : un facteur de guerre ?

Kadhafi et son régime, ne se sont pas contentés de distribuer des dollars à quelques chefs touaregs. Ils ont également investi dans de nombreux projets au Mali. Investissements qui ont créé de profonds déséquilibres au sein de l’économie malienne : du fait de la dépendance qu’ils instituent, et des dégâts sociaux et environnementaux qu’ils causent. En 2008, Kadhafi utilise un fonds d’investissement libyen « dédié » à l’Afrique pour créer la société Malibya Agriculture. Celle-ci achète secrètement plus de 40 000 hectares le long du fleuve Niger, dans la région de Ségou, entre Bamako et Mopti. Objectif : y cultiver du riz et des agrocarburants. Avec l’aide de contractants chinois, des canaux d’irrigation de dizaines de kilomètres sont construits, mettant en danger la biodiversité et la survie des paysans locaux, à la fois privés de leurs terres et de leur eau.

Les conséquences non maîtrisées de la chute de Kadhafi

En plus de ces investissements lourds, Kadhafi multiplie les financements à petite échelle : écoles, dispensaires ou routes dans l’ensemble du Mali. Lorsque Kadhafi et son régime disparaissent, ce sont d’un côté de très nombreuses armes et des centaines d’hommes aguerris qui s’exilent dans le Sahel ; et de l’autre, des flux de plusieurs centaines de milliers d’euros qui se tarissent. Pour un pays dont plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, c’est une importante manne qui s’envole. Après avoir appuyé militairement le renversement du régime libyen, les puissances de l’Otan auraient dû prévoir ce vide causé par la chute du colonel et le combler. Cela n’a pas été fait.

Le business des prises d’otages

Une partie des mouvements opérant au Sahel compensent cette perte de ressources en accroissant leur implication dans les trafics. Aux filières clandestines de migration, se substitue le kidnapping. Toujours en 2008, près de cinq millions d’euros sont versés à AQMI en échange de la libération de deux touristes autrichiens (une rançon démentie officiellement par le gouvernement autrichien). La même année, deux diplomates canadiens sont kidnappés et libérés dans les mêmes conditions. Un chantage que n’accepteront plus la France, après avoir négocié la libération de Pierre Camatte en 2010, encore moins l’Algérie comme on l’a vu lors de la prise d’otage du site gazier d’In Amenas. « Les procédures algériennes et françaises s’unifient de plus en plus dans le refus de sauver les otages et d’accepter de les sacrifier en refusant le chantage des djihadistes », note Alain Joxe, chercheur en géopolitique et directeur du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (Cirpes).

Les narcotrafiquants latino-américains

Au kidnapping s’ajoute un important trafic de drogue, d’une envergure phénoménale. En 2008, les forces maliennes ont réussi à saisir 750 kilos de cocaïne, dont la revente équivaut à plus d’un tiers du budget de l’armée malienne ! En novembre 2009 c’est carrément un Boeing 727 plein de cocaïne qui se crashe en tentant de re-décoller du désert malien. Avec un équipage composé de nigérians, l’avion, enregistré en Guinée-Bissau, a effectué de fréquents vols entre l’Afrique de l’Ouest, le Mexique, la Colombie et le Venezuela [3]. Les narcotrafiquants latino-américains ont fait de l’Afrique de l’Ouest la plaque tournante du trafic de stupéfiants vers l’Europe. Selon certains experts, près de 60 % de la cocaïne consommée en Europe occidentale - d’une valeur marchande de près de 18 milliards de dollars - transiterait par l’Afrique de l’Ouest. Avant que ne soit fantasmée et utilisée la crainte d’attentats terroristes perpétrés sur le sol français par AQMI, le gouvernement français, l’Union européenne et les États-Unis auraient du tout mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène.

Les pétrodollars saoudiens et qataris

Une dernière source de financement des acteurs de la région – et un autre facteur de déstabilisation – est l’argent qui vient du Golfe persique. Des intérêts saoudiens et qataris soutiennent financièrement des djihadistes salafistes du Sahel. Comparée au kidnapping, à l’arsenal libyen et au trafic de drogue, cette ressource n’est pas la plus importante. Elle pose cependant la question fondamentale de la politique différenciée des États occidentaux. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont présentés par les États-Unis et la France comme des alliés stratégiques, notamment dans la lutte contre le régime tyrannique syrien, ainsi que dans le maintien du système financier international, sensiblement alimenté par les milliards des fonds souverains des puissances pétrolières. De l’autre, des membres de ces deux pays financent sans scrupules des groupes « salafistes djihadistes surarmés » comme les qualifie Alain Joxe. Des groupes qui déstabilisent, notamment, le Mali, le Niger, le Nigeria, voire la Tunisie.

Leur objectif : soutenir partout – de l’Indonésie au Nigeria – une vision wahhabite de l’Islam. Elle s’oppose ainsi à la vision de l’Islam majoritairement syncrétique des Maliens. Les fortunes saoudiennes et qataries qui financent ces groupes salafistes ont aussi été profondément perturbées par les révolutions arabes. Elles ont eu des effets jusque dans le golfe persique. Où, comme à Bahreïn, les soulèvements ont été réprimés dans le sang et une quasi-indifférence médiatique [4]. Ils sont résolus à tout mettre en œuvre pour empêcher qu’émerge un modèle démocratique et musulman qui marquerait la fin des régimes dictatoriaux et monarchiques. Avec, de fait, l’aval implicite des États-Unis et de la France.

Une corruption généralisée

Au Mali, ni le président Konaré, ni le président Touré n’ont lutté contre la corruption généralisée du pays. Pire, il semble qu’ils aient entretenu la corruption au sein de l’armée comme de l’Etat. En 2011, dans le rapport de l’ONG Transparency International sur l’état de la corruption dans le monde, le Mali se retrouve à la 118ème place, sur 184 pays analysés, pour l’indice de perception de la corruption, reculant de 22 places. C’est d’abord face à cette corruption généralisée que le capitaine Bakary Sanogo a justifié le putsch du 22 mars 2012 qui a renversé le président malien, sous l’œil plutôt compatissant de la société civile et des partis politiques maliens, et alors que les soldats maliens étaient mis en déroute au nord du pays.

L’échec du modèle français et américain de sécurité

Pourtant, France et États-Unis ont sensiblement investi dans l’armée malienne. Elle bénéficie de programmes spécifiques pour se moderniser. Depuis 1998, la France, suivi par l’Union européenne, a mis en œuvre l’initiative Recamp (« Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ») en Afrique en général et au Mali en particulier. Recamp était censé « soutenir des actions de formation de cadres et d’unités en vue d’opérations de maintien de la paix, organiser des exercices au profit de ces unités africaines formées et entraînées, et enfin fournir équipements et matériels aux forces africaines qui seraient réellement engagées pour une opération de maintien de la paix sur le continent africain », explique le général de division Michel Klein, de la Fondation pour la recherche stratégique. En dépit des millions d’euros, et alors que Recamp a longtemps été vanté comme un modèle de stabilisation, les capacités de l’armée malienne ne se sont pas renforcées. Loin de là.

Les États-Unis ne sont pas en reste. Le 11 septembre 2001 et l’émergence de la Chine accélèrent l’implication états-unienne en Afrique de l’Ouest. L’administration Bush lance l’initiative pan-sahélienne (Pan Sahel Initiative), qui devient en 2005 la « Trans-Sahel Counterterrorism Initiative » [5]. Elle intègre les Etats sahéliens plus le Nigeria et le Ghana, pour une dépense globale de plus de 500 millions de dollars. La majeure partie de cette aide est constituée d’ouverture de crédits en vue d’acheter du matériel militaire américain. Les opérations états-uniennes en Afrique, des drones décollant de Djibouti aux avions cargos atterrissant en Mauritanie, sont coordonnées depuis l’African Command, créé en 2007 et situé en Allemagne.

A l’instar de l’exemple français, le modèle américain de sécurité pour le Mali est un échec. Pire, il est peut-être à l’origine de l’accélération du conflit. Car, dans la poursuite de la « War On Terror » (Guerre au terrorisme) de Bush, Washington concentre son attention sur les aspects militaires, ignorant la réalité politique et même sociale des pays concernés, dont les questions de la corruption et de la pauvreté. Anecdote révélatrice : les forces spéciales US ont formé des combattants qui se sont retrouvés dans les deux camps. A Bamako, le putschiste Sanogo est un pur produit de l’armée états-unienne : il a été formé au Defense Language Institute entre 2005 et 2007, avant de suivre une formation en renseignement militaire (US Army Intelligence Program) en 2008, et une formation plus conventionnelle d’officier courant 2010. Plusieurs combattants ayant bénéficié de l’entraînement des forces spéciales ont quitté l’armée malienne pour rejoindre les groupes armés du nord et leur offrir leur savoir-faire…

Le Mali, au cœur d’un nouveau « grand jeu » ?

Le Mali semble être l’un des terrains de prédilection d’un nouveau « grand jeu » en matière de lutte d’influences, en vue de conquérir et de maintenir des points stratégiques. A l’instar des alliances et des retournements d’alliances au sein des forces qui avaient conquis le nord du pays, les puissances s’allient et se concurrencent conjoncturellement. La France depuis l’époque coloniale, l’Algérie, la Libye du temps de Kadhafi, les États-Unis et la Chine s’intéressent aux richesses maliennes ou à celles auxquelles le contrôle de son territoire donne accès : en particulier les gisements présumés d’uranium et de diamants situés dans les sous-sols de Kidal au Nord, les terres arables du Sud, les importantes ressources en fer mauritaniennes, ou l’uranium nigérien, exploité par Areva et désormais protégé par les forces spéciales françaises. Et plus loin le pétrole nigérian et tchadien ou le gaz algérien.

Si la France n’était pas intervenue, que ce serait-il passé ? Nombre de Maliens reconnaissent que les rebelles djihadistes auraient marché sur Bamako et se seraient emparés du pouvoir. Mais la France intervient pour éteindre un feu qu’elle a en partie contribué à allumer et alimenter. Maintenant qu’une partie du Nord est sous contrôle malien et français, que va-t-il se passer ? « Cette opération devrait être accompagnée d’une proposition de mutation dans l’aide proposée au Mali. Le discours purement militaire ne saurait suffire, souligne Alain Joxe. Si Hollande veut réellement rompre avec la Françafrique, il va devoir démontrer qu’il va, au-delà du discours de lutte contre le terrorisme, se donner les moyens pour lutter contre les narcotrafics et le financement international des djihadistes. » Seul un scénario qui permettra au peuple malien de renouer le dialogue, notamment en vue de régler la question touarègue, et de reprendre un contrôle sur ses institutions – politiques, judiciaires et militaires – permettra de sortir durablement de cet effondrement.

Eros Sana

Photo : ministère de la Défense

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 18:30
Sur le site de l'office du tourisme de Terre de Haut comme sur le France Antilles du lundi 14 Janvier 2013, les employés de presse et autre cadre hexagonal en détachement  avaient fait grand cas de la promesse de la prime exceptionnelle du maire aux employés municipaux.

 

L'article qui suit nous éclaire sur la mystification dont sont victimes ces pauvres employés ..Dans le cas qui nous interpelle, l'ignorance est exploitée jusqu'à la limite de l'extrême indécence, c'est le moins que je puis dire...Jugez  en par vous  même chers  lecteurs.

 

Prime : le versement 2013 de la GIPA aux agents et fonctionnaires suspendu à l'inflation

L'attribution de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) sera accordée en 2013 aux agents publics dont l'évolution de la rémunération indiciaire entre le 31 décembre 2008 et le 31 décembre 2012 aura été inférieure à l'inflation.

Il faudra cependant attendre que le gouvernement fixe le niveau d'inflation des prix à la consommation pour 2012 pour pouvoir définir quels agents auront perdu du pouvoir d'achat. L'indemnité Gipa versée en 2012 avait ainsi permis à des agents et fonctionnaires dont la rémunération n'avait pas atteint les 6,4 % d'augmentation salariale en quatre ans (2007-2011) de bénéficier de cette indemnité compensatoire.

Créée en 2008 pour compenser la perte du pouvoir d'achat des agents contractuels publics et des fonctionnaires, la Gipa est en effet calculée sur une période de référence de quatre ans. Lorsque la rémunération des agents contractuels et des fonctionnaires a régressé par rapport à l'inflation des prix, ceux-ci bénéficient de cette indemnité pour un montant équivalant à la perte de leur pouvoir d'achat.

Cependant, la mesure comporte un certain nombre de restrictions. Sont déjà exclus du dispositif les agents sur emploi fonctionnel, ceux au plus haut niveau de l’échelle de rémunération (hors-échelle B), ceux rétrogradés suite à une sanction disciplinaire, ainsi que ceux en poste à l’étranger.

Les fonctionnaires et agents doivent avoir été rémunérés sur un emploi public au moins trois années sur les quatre de référence et les agents de l'État transférés aux collectivités peuvent également bénéficier de la Gipa dans les conditions communes.

D'autre part, les agents contractuels de droit public comme les fonctionnaires détachés doivent avoir gardé le même employeur pendant la période de référence de quatre ans pour pouvoir y prétendre.

Calcul de la Gipa en 2013

Comme les autres employeurs publics, les employeurs territoriaux devront alors calculer l'évolution du pouvoir d'achat du traitement indiciaire (hors régime indemnitaire et primes) sur ces quatre dernières années. La valeur du point d'indice de rémunération mensuel était, en 2008, de 4,557 euros et de 4,63 euros en 2012.

Calculer sa rémunération indiciaire de 2008 : indice majoré de 2008 (et non indice brut !) x 4,557 euros x durée du temps de travail

Calculer sa rémunération indiciaire de 2012 : indice majoré de 2012 x valeur du point 2012 x durée du temps de travail x inflation (pas encore connue ; 1,065 l'année dernière).

Si la rémunération de 2012 est inférieure ou égale à celle de 2008, l'agent bénéficie de la Gipa et le montant correspond à la différence.

Le calcul du montant = (IM2012** x 4,6303 euros) - (IM2008* x 4,5557 euros x inflation) -  Si la différence est positive, pas de Gipa car l'agent a dans ce cas eu une évolution salariale inidiciaire supérieure à l'inflation.

Cette mesure ne compensera cependant que partiellement la perte de pouvoir d'achat en raison à la fois de son mode de calcul sur une période de quatre ans (un changement de grade à la fin de la période, par exemple, rendra l'agent inéligible alors qu'il a très bien pu perdre du pouvoir d'achat les années précédentes), et des exclusions à ce dispositif.

En 2008, dans la fonction publique territoriale, 74 000 agents avaient bénéficié de la Gipa, soit 4,6 % des effectifs territoriaux dont la moitié de catégorie C. Les fonctionnaires représentaient 58 500 bénéficiaires pour 15 500 agents non titulaires. Mais en 2009, avant le gel du point d'indice de rémunération, leur nombre était passé à 91 000 bénéficiaires (83 400 fonctionnaires, auxquels s’ajoutent 7 600 non-titulaires, avec un montant moyen versé de 427 euros par agent).

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 18:30

La grande procession pour le "mariage pour tous" est comme un grand carnaval pour enfariner tout le monde ! Le jour où tous les participants se roulent dans la farine et se font semblables même avec ceux qui ne le souhaitent pas ! Le jour unique où tout est permis ; pour que l'Ordre établi puisse régner tout le reste de l'année... 

POUR UNE UNION CIVILE POUR TOUS

-Il est de légitimes revendications qui doivent être entendues et établies.

L’aspect institutionnel en est un : la reconnaissance civile en mairie d’un projet partagé et un régime juridique légal qui évite que celui ou celle qui a partagé ce projet avec quelqu’un qui n’est plus puisse être tenu(e), à l’heure de la succession, pour un tiers, un étranger.

C’est pourquoi la proposition d’une « union civile » améliorant le PACS pour tous ceux qui le souhaitent est une excellente idée et devrait être la revendication de tous. De plus, elle ne devrait rencontrer aucune opposition consistante.

A condition de s’entendre sur son contenu.

CONTRE LA CONFUSION

-Il est des revendications « méta-physiques » ou « extra-terrestres » qui sont décalées. Vouloir que tout le monde soit « enfin semblable » ! Il y a de quoi être triste ! C’est non seulement infaisable mais c’est insensé ! A moins d’être partisan du « meilleur des mondes » !

C’est nier une réalité fondamentale des êtres humains et de l’existence : l’altérité !

L’altérité, c’est la différence enracinée dans chaque être humain. C’est ce qui fait qu’il est unique. Une réalité tellement enracinée dans la nature et la culture humaine que la différence sexuelle est aussi un puissant moteur de reproduction et de création ! 

L’altérité commence avec la sexualité d’autres êtres sexués : un homme et une femme qui non pas « donnent » la vie mais la suscitent. Puis dans l’accueil de proximité d’un père et d’une mère qui, bon gré mal gré, structurent au quotidien l’enfant dans un espace de différence… Et de différens... Et parfois de dialogue…

L’altérité, c’est la réalité de la fragilité et de la mortalité de chacun d’entre-nous. Quand on meurt, on meurt seul. Et tous nous mourrons.

POUR LA RECONNAISSANCE DANS LA DIFFERENCE

Il n’y a pas d’humanité sans différence. Comment ceux qui jusqu’à présent prônaient follement leur différence veulent)ils s’en affranchir ? Il ne s’agit pas de se contenter de la différence. La différence nous apprend à nous respecter. Elle permet l’échange. Si nous étions tous semblables -quelle horreur !- nous porterions tous le même uniforme politique, religieux ou culturel ! Nous n’aurions plus rien à nous dire ; nous n’aurions plus besoin de dialoguer.

Car l’être humain est dialogue.

Le dialogue, c’est le chemin de la rencontre. Chemin âpre et difficile ! Le chemin pour apprendre à se connaître et à s’apprécier au delà, mais grâce à nos différences pour découvrir ensemble nos capacités et notre vocation à l’échange, l’amitié, l’amour et la fraternité. Dialoguer, c’est dire merde à la mort ! Et apprendre à se comprendre et à s’apprécier : à commencer à se ressembler par delà et avec nos différences. Non pas par la langue unique universelle (anglais ou espéranto) mais l’apprentissage laborieux de la langue de l’autre pour en découvrir toutes les subtilités, les saveurs, les richesses et les merveilles !

Quelle triste idée que de vouloir « être enfin semblables » ! C’est vouloir effacer les différences des individus et des peuples, des religions et des cultures. C’est vouloir fonder l’union des êtres humains –faire religion- sur l’uniformisation et la normalisation des mœurs, des coutumes et des pensées –une sorte de printemps de Prague)- avec les chars rusés du Droit civil. Robespierre avait voulu imposer l’adoration du culte de l’Etre unique, l’Etre Suprème … qui a précédé la Terreur… Plus loin, aux origines de notre civilisation, je pense à ceux qui voulaient construire la tour de Babel sur la langue et pensée unique afin d’atteindre le septième ciel !

UN VRAI CARNAVAL

Au final, plus prosaïquement, cela me fait penser au carnaval. Le jour officiel unique où tout est permis. Le jour où tous les participants se roulent dans la farine et se font semblables même avec ceux qui ne le souhaitent pas !

En fait ils ne font que semblants ! Tout le monde fait semblant de renverser l’Ordre établi. L’Ordre établi du Monde et des Puissants avec les systèmes boursiers qui volent les travailleurs et empêchent ceux qui le désirent d’obtenir un travail digne et valorisant. L’Ordre des Pontifs et des Mandarins qui pontifient dans les institutions et font barrage au nom de la science aux chercheurs et aux trouveurs et les empêchent de faire profiter le grand public de leurs talents et de leurs découvertes ! L’Ordre du monde qui spécule sur les monnaies et les matières premières, provoquent les guerres et planifie ses profits sur la ruine des économies fragiles et des peuples déshérités. L’Ordre du Monde qui dilapide le patrimoine biologique des générations futures.

Voilà qui m’attriste, à mort ! Et j’ai si peu dit !

 

Auteur Christo130

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 18:30
Là où le manifestant passe, l’herbe trépasse. La Mairie de Paris réclame 100 000 € pour retaper les pelouses du Champs-de-Mars dévastées par les militants anti-«mariage pour tous».
L’herbe coûte cher – on ne parle pas de celle qui se fume. C’est le site internet du Figaro qui soulève (longuement) le lièvre : mardi, la Mairie de Paris a réclamé un dédommagement de 100 000 € pour refaire une beauté aux pelouses du Champs-de-Mars, allègrement dévastées par l’enthousiasme des manifestants anti-mariage gay. Une procédure assez commune, à un détail près : la douloureuse a été envoyée au ministère de l’Intérieur, « coupable » d’avoir autorisé la manif.

S’il est fréquent que la Mairie exige ce genre de dommages et intérêts, elle se retourne habituellement contre les organisateurs des événements à haut pouvoir destructeur (meetings politiques, concerts…). A charge cette fois pour l’Intérieur de récupérer la somme auprès de l’association La Manif pour tous, qui orchestrait la grande sortie en famille du dimanche 13  janvier.

 
Sauf que. Pas question de raquer !, ont déjà prévenu les sbires de Frigide Barjot. Les militants proposent en revanche… d’aller replanter le gazon eux-mêmes. « Pour faire preuve de bonne conduite, clame Laurence Tcheng, du comité d’organisation. Et puis, nous sommes en faveur de l’écologie. » Après la manif en famille, atelier jardinage pour tous !
 
Les organisateurs dénoncent une opération « d’intimidation de la part des politiques ». Et de rappeler les difficultés rencontrées pour obtenir l’autorisation de défiler. « La préfecture nous a imposé trois cortèges, ce qui a augmenté le coût, soutient Laurence Tcheng. Cela demande du temps et de l’organisation, et donc de l’argent qui part très vite. »

On parle d’un budget de 650 000 à 1 million d’euros pour financer la manif – chars, chauffeurs, podium, sono, T-shirts, mais aussi drapeaux, pancartes et ballons distribués gracieusement à la sortie des cars et des métros. Une somme qui aurait été couverte par quelques généreux donateurs anonymes et une multitude de petits dons. Vive la quête !

Avant d’arriver sur le jardin du Champs-de-Mars, les responsables de la manifestation avaient soigneusement retiré les piquets entourant les parcelles de gazon pour permettre à la foule de s’y engager. Dans la soirée, une fois repliées les pancartes, les « papas + mamans » ont soigneusement nettoyé les lieux, n’y laissant pas le moindre détritus. Plus qu’à ressemer la pelouse.

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 18:30
Témoignage : Une journaliste de Martinique Première harcelée moralement pendant vingt ans !

le 3 janvier 2013

Dans un protocole d’accord (voir en annexe) signé le 8 décembre dernier entre, d‘une part une journaliste de Martinique Première, Lisa David, et d’autre part les principaux responsables de la station et le directeur des rédactions de France Télévisions, ces derniers reconnaissent explicitement le « harcèlement moral » subi par Lisa David durant « 20 ans », s’engagent (enfin !) à le « faire cesser » et à « réexaminer le déroulement de sa carrière ». En nous appuyant sur sa saisine de la Halde, nous publions ici son témoignage qui rend compte des vexations, brimades et abus qu’elle a dû subir, et qui ne sont pas sans rapport avec sa conception du métier de journaliste. (Acrimed)

Dès son entrée à RFO Martinique comme pigiste en janvier 1993, Lisa David révèle une affaire d’abus de bien sociaux dans laquelle des Békés sont placés en garde en vue. L’année suivante, elle établit que ce sont des tirs policiers qui ont blessé un jeune Martiniquais au cours d’une manifestation, ou encore dénonce les malversations de notaires et d’huissiers. Des reportages qui, dès qu’ils concernent les autorités ou des intérêts établis dans l’île, lui valent d’être convoquée et réprimandée par sa hiérarchie qui, dit-elle, la menace de ne plus recourir à ses services et tente, sans succès, de l’évincer de la chaîne.

Elle est en effet titularisée en 1997 et est aussitôt désignée déléguée syndicale SNJ-CGT. Elle s’applique dès lors à obtenir l’embauche de nombreux collaborateurs de la chaîne employés sous des statuts précaires. Cet engagement syndical ne contribue pas pacifier ses relations avec la direction de RFO, qui ne daigne pas porter plainte lorsqu’en 1998 elle est agressée à deux reprises par des planteurs qui envahissent la station, puis lors d’une manifestation. Selon son témoignage, elle subit aussi de multiples vexations administratives : on lui refuse la qualification de journaliste spécialisée alors qu’elle est officiellement chargée de la chronique judiciaire, ou se voit infliger des retenues sur salaires injustifiées. Lisa David indique que ces pressions et ces brimades se poursuivront dans les années suivantes, jusqu’à constituer un véritable harcèlement.

Lequel n’est, à l’évidence, pas sans lien avec les convictions politiques et les prises de position de Lisa David en faveur de l’identité et du peuple martiniquais. Elle prend ainsi la tête en 2000 d’une mobilisation contre l’embauche préférentielle de cadres venus de métropole et défendant « l’antillanisation » des cadres de l’île ; elle dénonce en 2005, dans une lettre ouverte à Marc Tessier, président de France Télévisions, la pratique de la rédaction parisienne de RFO qui fait refaire les commentaires des reportages quand le journaliste a un accent antillais trop marqué ; elle interpelle encore en 2006 Patrick de Carolis, nouveau PDG de France Télévisions venu rencontrer Aimé Césaire, pour réclamer une « télé plus proche des Martiniquais ». Affirmant être régulièrement l’objet de pressions en raison de ces engagements, Lisa David se voit par exemple refuser en 2008 la prime due aux responsables d’édition, poste qu’elle occupe pourtant depuis deux ans.

En 2009, à l’issue du long mouvement social qui a touché la Martinique, et au sein duquel Lisa David fut très active, un dysfonctionnement empêche la diffusion de la partie martiniquaise du « Journal des Deux Îles ». Lisa David déclare avoir été aussitôt accusée de sabotage par ses supérieurs. Il faudra qu’elle mène une grève de la faim de quatre jours, avec le soutien de la CGTM, pour que la direction retire ses accusations. Peu après, une pétition demandant le remplacement de Lisa David circule au sein de la rédaction sans que le rédacteur en chef adjoint, sollicité en ce sens, consente à y mettre un terme ; des tracts anonymes la mettant en cause sont même distribués en même temps que les fiches de paie !

Déjà durement éprouvée par ces procédés et par de nouvelles retenues sur salaire très importantes et injustifiées en 2010, Lisa David se voit pourtant renvoyée devant le Tribunal correctionnel de Fort-de-France pour diffamation, à la suite d’une plainte de la direction de RFO… qui préfère se désister le jour du procès !

Ce n’est qu’en 2012, après que la CGTM a multiplié les démarches envers la direction, que Lisa David saisit la Halde, alors que sa santé physique et morale a été gravement affectée par ce harcèlement et qu’elle a entamé une nouvelle grève de la faim pour que Martinique Première et France Télévisions en viennent à s’engager pour que cesse ce traitement indigne.

***

Vingt ans, c’est donc le temps qu’il aura fallu à France Télévisions pour prendre ses responsabilités… Et personne au sein de la profession pour s’en émouvoir. Ce qui n’est d’ailleurs guère surprenant : si les grands médias se font régulièrement l’écho des atteintes à la liberté de la presse, c’est de préférence lorsqu’elles ont lieu ailleurs que dans les grands pays occidentaux… Pourtant, c’est une chose que de promouvoir des lignes éditoriales régionales aseptisées et sans enjeu (moins encore qu’au niveau national, dans la mesure où c’est possible), mais c’en est une autre que de laisser harceler les rares journalistes qui ont une autre conception de leur métier. Et c’est d’autant plus regrettable dans une situation locale où les tensions sociales sont particulièrement marquées.

 

Source : ACRIMED

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 18:30

A partir du 1er janvier prochain, les autorisations de sortie du territoire individuelles (mairie) ou collective (préfecture) ne sont plus nécessaires.

A partir du 1er janvier, de nouvelles règles seront mises en place pour la sortie du territoire des mineurs. Les démarches seront en effet simplifiées, comme le communique la préfecture. Ainsi, ceux qui préparent un voyage pour leur enfant n’auront plus besoin de demander une autorisation de sortie du territoire à la mairie ou à la préfecture.

Nouvelles formalités

Un mineur français pourra voyager seul avec les titres d’identité demandés par le pays de destination (carte d’identité dans l’Union européenne, passeport hors Union européenne).

Pour assurer la protection des mineurs en cas de nécessité, une procédure judiciaire (IST) et une procédure administrative réservée aux cas d’urgence (OST) sont renforcées.

Avant tout voyage, il est tout de même conseillé de se renseigner sur les formalités et les autres documents qui peuvent être exigés par le pays de destination. Car certains pays imposent parfois des modalités spécifiques supplémentaires, telles qu’un visa ou une autorisation parentale pour les mineurs.

Aussi est-il conseillé de préparer son voyage, en vérifiant au préalable les documents demandés sur l'espace dédié du site internet du ministère des Affaires étrangères, dans la rubrique « conseils aux voyageurs ».

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 18:30

Les Grands Fonds de Sainte-Anne descente au Jardin d'EdenExplorer les Grands Fonds, c'est savoir qu'il faut se lever tôt, à l'heure où le soleil fait son apparition et que les coqs commencent à chanter. En créole, on appelle ce moment « le pipirit chantant ».

Trop habitué à n'emprunter ses petites routes sinueuses que pour échapper aux embouteillages quotidiens, on en oublierait presque que règne dans cette région des Grands Fonds une vie « à part », à la flore, à la faune, aux moeurs et aux traditions singulières. La route serpente à travers une multitude de petites vallées étroites, encadrées de collines en forme de pain de sucre-les mornes*-où abondent, bananiers, manguiers et autres plantations. Les chaussures de marche s'imposent.

Il suffit de traverser la route pour emprunter le dédale ; ici point de balisage menant au fond du fond. Les Grands Fonds sont peuplés de jardins créoles répartis en hauteur autour de cette large cuvette.

Il fut un temps où les Grands Fonds étaient qualifiés de vivier de la Guadeloupe. Près de la totalité des plantes médicinales répertoriées en Guadeloupe pousse dans cette terre argileuse et crayeuse. Autrefois, les gens transportaient leur production aux marchés, ignames, patates douces, malangas, sur leur tête et descendaient à pied par les sentiers jusqu'à Pointe-À-Pitre. Puis, à dos d'âne, puis en charrette, puis en transport en commun, les fameux chars, ces typiques bus en bois. Maintenant, tout le monde ou presque a son bâché*.


Les Grands Fonds de Sainte-Anne descente au Jardin d'EdenLes Grands Fonds de Sainte-Anne descente au Jardin d'EdenLes Grands Fonds de Sainte-Anne descente au Jardin d'Eden

Éviter de se prendre les pieds dans les roches, les ajuster de biais pour ne pas risquer une glissade plutôt abrupte, contourner les volailles qui piaillent et les cabris qui paissent dans l'herbe rase, la descente est plutôt sportive. Une bonne demi-heure est nécessaire pour sentir que l'atmosphère est différente, qu'il y fait moins chaud et que la végétation a changé de visage. La forte humidité qui y règne a bousculé les codes de la croissance des arbres, des plantes, et l'on pourrait se croire en Basse-Terre, sur la route des Mamelles. Entre les magnifiques fougères démesurées circulent les zanolis* qui à cette altitude sont constellés de taches. L'humus formé par la profondeur de la vallée, l'humidité constante et la hauteur des versants ont donné naissance à une démesure de la végétation.

À ce stade, l'environnement très feuillu et très dense réduit la visibilité à parfois moins de quelques mètres et nous surprend par sa végétation luxuriante et son calme absolu. La découverte est saisissante. Les fromagers*, gommiers géants, les arbres au bois précieux, le mahogany, le carapate, le châtaignier, l'acomat, côtoient les lianes et les philodendrons.

Les Grands Fonds de Sainte-Anne descente au Jardin d'EdenPuis, on ne sait par quel phénomène, on se retrouve d'un coup, dans une magnifique clairière et l'on s'amuse de voir arriver en file indienne de tout petits cochons tachetés de noir et rose, rejoindre rapidement leurs parents attachés à des piquets et dont les paysans propriétaires feront bientôt bombance pour toute la communauté lors des cérémonies religieuses. L'hospitalité des habitants des Grands Fonds est légendaire et la fameuse soup' à congo ou mangé à maléré faite de tous les restes de la semaine trône encore dans les habitations pour les visiteurs de passage.

Mais revenons à nos cochons. Nourris des bananiers, des arbres à pain, des « ados » cousins de la pomme de terre, des avocatiers, ils ont fière allure. Le soleil tape dur et les manguiers sont bienvenus et servent d'abris aux côtés d'un four sommaire pour fabriquer du charbon de bois. La soif se fait sentir mais boire de l'eau de coco et croquer dans une orange, un « z'abicot », ou une goyave, rien de plus simple. Il suffit de les cueillir.

En remontant, on ne rencontre pas grand-monde ici-bas, mais quand on croise quelqu'un, il ne faut surtout pas omettre de dire « Bonjour » ! C'est élémentaire et cela suffit pour entrer en contact. Chaque jour, au lever du soleil ou à la tombée de la nuit, paysans, propriétaires de boeufs, de cabris ou de cochons viennent se ressourcer dans cet univers rural, hors du temps et qui semble ne jamais avoir changé depuis des lustres.

* Petit lexique créole

- Zanoli : petit lézard vert
- Bik : un lieu de rencontres pour discuter, échanger, chanter, danser...
- Cabri(t) : chèvre
- Fromager : grand arbre réputé comme abritant des esprits
- Morne : colline aux pentes escarpées
- Mombin : le fruit d'un arbre (pyé-monbin en créole)
- « Ka'w fè » : Comment ça va ?
- Z'abicot : abricot des Antilles
- Bâché : 4x4 pick-up

 

PS:Derriere ce tableau idyllique prospérait une économie souterraine

 

 

 

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 18:30
160 kg de cocaïne saisis en Guadeloupe

160 kg de cocaïne, près de 250.000 euros, deux armes à feu, c'est le butin impressionnant saisi par la police lors de perquisitions, menées samedi 22 mais révélées aujourd'hui, dans le quartier des Grands-Fonds, en Guadeloupe. huit personnes ont été arrêtées sur place, et deux de plus en métropole.

Cette saisie et ces arrestations sont le fruit d'une enquête, menée conjointement par l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) et la gendarmerie, qui avait débuté fin 2011 en donnant lieu à un an de surveillances et filatures. La cocaïne, importée d'Amérique du Sud, transitait par la Guadeloupe via l'île indépendante voisine de la Dominique (à 105 km au sud de Poine-à-Pitre), et était destinée au marché métropolitain.

En métropole, les services de police ont également saisis 130.000 euros, ainsi que plusieurs voitures de luxe.

 

Dealers Tremblez !!!

 

 

 

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 18:30

 

Caramba, encore raté ! Pas la moindre comète à se mettre sous la dent, pas même un petit volcan vengeur. De quoi vous dégoûter de l’apocalypse pour un bail, diront certains. Ils auront tort : en ce jour de non-catastrophe, il est plus que jamais conseillé de se préparer au grand chambardement. Et de filer sous la terre en mode bunker. Démonstration.

 

 

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Le bunker de Tom Cruise, survivaliste convaincu
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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 17:01

Ça y est.

Le compte à rebours est lancé.

Il est temps de faire tout ce que vous avez toujours rêvé de faire (je suppute que lire un article moisi sur Agoravox n’en fait pas partie), car demain c’est mort.

Suite de l'article : La fin du monde, ça urge vraiment

Il est temps de courir nu sur la plage pour sentir le vent marin dans vos poils pubiens délicats (oui, je sais nous sommes en décembre, mais est-ce ma faute si vous ne l’avez pas fait cet été ?), il est temps d’aller à Dunkerque ramasser des coquillages oranges pour votre dulcinée, il est temps d’avouer à votre collègue que c’est vous qui avez pissé dans son cactus de bureau (qu’il repose en paix au paradis des cactus, lui qui n’a pas supporté le pastis recyclé) car il est n’est jamais trop tard pour se réconcilier avec des cons, il est vital de ne surtout pas aller vous confesser et de faire encore un maximum de conneries (il vous reste un peu plus de 24h) car on n’a qu’une vie (on n’a même plus qu’une journée, c’est dire la nécessité de tout envoyer balader), il est temps d’embrasser une inconnue dans la rue (prenez la bien vieille, elle aussi mérite d’avoir une belle dernière journée), il est temps d’aller dire à votre patron que c’est un abruti (« au revoir président ! »), et surtout il est temps d’aller dire à tous les gens que vous aimez… ben que vous les kiffez (il ne faut jamais s’empêcher d’être tendre avec les gens qu’on aime, et il n’est surtout jamais trop tard pour commencer bande de cœurs asséchés). Faites-en sorte que cette dernière journée soit originale et belle, afin que l’abruti qui nous sert de divinité regrette un tout petit peu son geste ultime.

Et dire qu’on ne saura jamais si Fillon va battre Copé, qu’on ne connaîtra pas le nombre de buts final de Zlatan en ligue 1, qu’on ne saura pas si 2013 sera aussi pourri que 2012 (qui bat quand même des records, vu qu’on va quand même tous crever), qu’on ne saura même pas si le prix de l’immobilier va baisser à Paris (ça fait quand même 10 ans que l’Express et Le Point vendent leur bouse hebdo avec cette question épineuse).

C’est dommage, je commençais à l’aimer ce monde moi. Avec ses petits défauts, sa soif d’autodestruction, tout ça. Je commençais presque à apprécier ma pute de voisine qui supporte pas la musique après 23h et qui est capable d’appeler le syndic juste pour une inondation et un misérable incendie (on aura tout vu – la séquence est d’ailleurs malheureuse, cela se serait passé dans l’autre sens, on y aurait vu que du feu… enfin, je me comprends).

Je ne saurai jamais si ma fille va réussir à produire des vrais sons avec son violon… remarquez, au moins elle est dans la joie de Noël, heureuse, je suis donc content pour elle de savoir qu’elle va quand même finir son innocente existence sur une bonne note – enfin… je me comprends (bis).

Moi-même, je quitte ce monde en pensant que je vais être augmenté (je suis un indécrottable optimiste, il paraît que ça se soigne pas du tout), et ça, ça fait du bien. Tiens, d’ailleurs, je vais peut-être regarder les nouvelles voitures, pour voir celle que j’aurais pu acheter si j’étais pas mort dans d’atroce souffrance (pas trop sûr de la grammaire de cette phrase, on va dire que j’achèterai un Bescherelle… un jour).

D’ailleurs, ce sera comment la fin du monde ?

Je veux dire… un grand boum façon impact d’un astéroïde gigantesque (par Toutatis) ? une invasion de sauterelles ? un tremblement de terre géant ? des hordes de monstres qui tuent tout sur leur passage (genre 1er jour de soldes aux galeries Lafayette) ? une boule de feu immense ? un sketch d’Arthur diffusé par tous les haut-parleurs de la Terre, et mis si fort qu’on ne pourra que l’entendre ?

J’aimerais bien savoir comment je vais finir mes jours maintenant que je connais la date. Histoire que je me prépare (à quoi bon cirer mes chaussures si c’est le déluge – à moins de trouver un super imperméabilisant ?).

Bon, je vais aller mettre de l’eau à mes plantes. Du concret donc. Elles méritent de voir le dernier jour de l’humanité en bonne humidité – pour qu’elles voient la vie en arrose. C’est pas tous les jours quand même.

Je crois que je verrai plus le monde pareil si on survit à tout ça.

D’ailleurs… et si... si on survivait effectivement ?

Les vidéos du web
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http://www.wideo.fr
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www.cacharel.fr
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Il y a 1 année - 59 secondes

Camera de surveillance gsm triple detecteur de mouvement NATURACAM de la société AGM TEC.

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Qu’est-ce qu’on pourrait faire de ce désastre ?

N’est-ce pas un signe cosmique qu’on nous envoie à travers les siècles d’une société sur le point de s’effondrer à une autre pas mieux en point ?

 

Et si…

Si on utilisait les milliards qu'on a trouvés pour sauver les banques pour résoudre la faim dans le monde (dès lors qu'on en aura résolu la fin), trouver un remède au paludisme, proposer un revenu minimum mondial, offrir un toit à tout le monde.

Et si on recommençait tout à zéro ?

Si on voyait le monde, non pas avec des lignes qui séparent les pays, mais comme une immense famille à nourrir, à aimer ?

3…2…1…

 

*Zéro Boum*

 

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Retrouvez tous les articles inutiles de Jean-Fabien sur : http://www.jean-fabien.fr

 

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Profil

  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
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