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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 18:30
France 2007-2012 : de la faillite à la ruine en seulement 5 ans !

Nous avons désormais tous les chiffres. Incontestables, ils valent mieux qu'un long discours et qu'une dispute purement stérile et politicienne entre la droite et la gauche. Allons droit aux chiffres et voyons le bilan 2007-2012, enfin totalement disponible.

Dette de l'État stricto sensu (source AFT (Agence France Trésor), "encours de la dette négociable") :

- en 2007 = 921 milliards ; en 2012 = 1 386 milliards. Soit + 465 milliards (hors organismes sociaux et collectivités territoriales (voir infra)

Dette de la France au sens de Maastricht (source INSEE, chiffres au 3ème trimestre 2012) comprenant toutes les dettes : État + organismes sociaux et collectivités territoriales :

- en 2007 = 1 221,1 milliards ; en 2012 = 1 818,1 milliards. Soit + 597 milliards (au 30 septembre 2012).

Croissance économique (source Eurostat) :

- en 2007 = + 2,3% ; en 2012 = 0,0%. En quasi récession !

A titre de comparaison, le taux de l'Allemagne en 2007 = + 3,3% ; en 2012 = + 0,7%.

Balance commerciale (source Eurostat) :

- en 2007 = − 51,988 milliards ; en 2012 = − 81,447 milliards. Soit une détérioration de 55%.

A titre de comparaison, l'Allemagne en 2007 = + 194,259 ; en 2012 = + 185,004.

Taux de chômage (source Eurostat) :

- en 2007 = 8,4% ; en 2012 = 10,2%. Soit une détérioration de 180 points de base.

A titre de comparaison, le taux de l'Allemagne en 2007 = 8,7% ; en 2012 = 5,5%.

Taux d'emploi (source Eurostat) :

- en 2007 = 69,8% ; en 2011 (2012 pas disponible) = 69,2%. Soit une détérioration de 60 points de base.

A titre de comparaison, le taux de l'Allemagne en 2007 = 72.9% ; en 2011= 76.3%

Destruction d'emplois, c'est-à-dire de postes de travail (source INSEE, "ensemble des secteurs marchands (hors agriculture)") :

- en 2007 = 16, 3972 millions ; en 2012 = 15,9605 millions. Soit une perte de 436 700 postes de travail.

Alors, prendre un pays en faillite en août de 2007 et le conduire à la ruine en seulement 5 ans, il fallait quand même le faire ! Même si cela a été fait avec une véritable énergie, mêlée d'une constante satisfaction de soi.

Au regard des chiffres, que tout le monde connaît désormais, le terme de ruine paraît assez bien adapté.

Il convient donc maintenant, au nouveau pilote, d'empêcher que la ruine ne s'écroule sous le poids de ses déficits colossaux.

Malgré ces chiffres plus que calamiteux, personne n'ose aujourd'hui prononcer le terme de ruine, ni celui d'effondrement, comme pour conjurer le sort ! Surtout pas le nouveau pilote. Aurait-il peur d'avoir à assumer ces 5 dernières années… qui ne sont pourtant pas les siennes ? Aurait-il peur d'avoir à dire qui lui incombe maintenant de réparer ce désastre et donc d'avoir à assainir la situation avant que la ruine ne se transforme en défaut sur le marché des capitaux et que les CDS (credit défault swap) se mettent en œuvre comme ils l'ont failli pour l'Irlande, le Portugal, la Grèce et demain peut-être pour Chypre, pas encore totalement sauvé ?

Il a aujourd'hui les manettes et il lui appartient de faire ou de ne pas faire, c'est-à-dire de nous plonger dans le gouffre creusé par la droite pendant 10 ans ou de nous en éloigner.

A cet égard, le marché des capitaux, celui sur lequel règnent les investisseurs internationaux, a quant à lui décidé, en juillet 2012, de donner sa chance au notre pilote en lui permettant d'emprunter à des taux d'intérêt jamais autant favorables depuis que l'historique des adjudications (BTAN, OAT et BTF) existe. Le 24 juillet 2012, la France a emprunté au taux moyen pondéré négatif de – 0,17% (OAT) ; le 23 octobre 2012 à − 0,04% (OAT) ; le 20 novembre 2012 à − 1,07% (BTAN)... quant aux taux des BTF, ils sont négatifs une fois sur deux depuis le 11 octobre 2012 (source Agence France Trésor). Cela étant, le gros de notre dette va quand même s'emprunter en 2013 autour de 2%, là où il fallait 2,5% un an auparavant.

Pour que la ruine ne s'écroule pas cette année, il faudra emprunter près de 180 milliards d'euros sur 2013. Dans ces conditions, certains attendent sûrement que les marchés ne nous prêtent plus. En politiciens qu'ils sont, ils seraient plutôt ravis que leur propre ruine s'écroule… afin de reprendre la main qui, disent-ils, leur a été volée en mai dernier. Avec les chiffres historiques qu'ils ont laissés dans les livres de la France, ont-ils encore vraiment tous leurs neurones en place pour penser de telles inepties ?

 

Sites consultés :

http://www.insee.fr/fr/

http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_database

http://www.aft.gouv.fr/

 

Auteur: Aimé FAY in Agora -vox

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  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
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