Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 21:04

Traian Basescu a mis Sarkozy en colère", assurait Adevarul sur son site Internet, le 13 mars. Cet énervement était dû au fait que le président roumain se soit opposé à ce que l'Union européenne reconnaisse le nouveau Conseil national de transition libyen (anti-Kadhafi), lors du Conseil européen qui se tenait le 11 mars à Bruxelles. Le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a également refusé de reconnaître l'organisation rebelle de Libye, au motif que parmi ses dirigeants [d'anciens membres de régime qui ont fait défection] figurent des personnes impliquées dans la célèbre affaire des infirmières bulgares, emprisonnées entre 1999 et 2007 en Libye après avoir été faussement accusées d'avoir contaminé des enfants libyens avec le virus du sida. Nicolas Sarkozy s'était empressé, avant ce Conseil européen, de déclarer que la France reconnaissait le nouveau Conseil.

Agité et intempestif, Nicolas Sarkozy a essayé une fois de plus de mener son jeu personnel dans l'Union européenne, portant ainsi atteinte à la tentative de parvenir à une politique étrangère commune. En France, où il a d'abord été considéré comme un réformateur, Sarkozy n'a réussi qu'à décevoir. Désormais, c'est Marine Le Pen, la président du Front national, qui campe en première place dans les sondages. Sarkozy et son gouvernement s'agitent par conséquent encore plus, pour essayer de récupérer leur popularité perdue. Le problème des roms de Roumanie [à l'été 2010] a été transformé en un grand événement par le président, afin de récolter en France des applaudissements. L'opposition de Paris à l'entrée de la Roumanie [et de la Bulgarie] dans l'espace Schengen répondait à la même logique [Fin 2010, la France a jugé que cette intégration, prévue pour mars 2011, était "prématurée"]. De même que l'empressement à reconnaître les opposants de Kadhafi : Nicolas Sarkozy tente de réparer le prestige d'un France de plus en plus désorientée sur le plan interne.

Tout cela pour dire que je suis heureux que notre paire roumano-bulgare ait ainsi énervé Nicolas Sarkozy. Traian Basescu et Boïko Borissov ont su apporter des détails convaincants sur la composition hétéroclite et douteuse du Conseil national de transition. Ce qui montre probablement que, sur l'espace arabe, nos services de renseignements sont plus efficaces que ceux de l'Occident (ou que Sarkozy ne prend plus les siens en compte ? Je ne serais pas surpris...). Le président Traian Basescu devrait inscrire cet épisode au chapitre de ses "petites victoires personnelles". Puis il devrait réfléchir sérieusement à ses points communs avec le président français : volontaire, en perpétuelle agitation, en conflit constant avec la presse, vu d'abord en tant que réformateur, puis décevant en cours de route jusqu'à ses propres partisans...

Partager cet article
Repost0

commentaires

Profil

  • L'archipélien
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.
  • Le monde est dangereux non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire” Einstein.

Archives